Le buz tourne, depuis hier, autour de la personne de Senda Bahri, la professeure en Pharmacie, et directrice générale du laboratoire national de contrôle des médicaments. Tout le monde s'est acharné sur elle, à cause du fait que sa mère soit un des fournisseurs du ministère de la santé en dispositifs médicaux, et produits parapharmaceutiques. De là à conclure que les produits incriminés dans le décès des nourrissons à la Maternité de La Rabta, il n'y avait qu'un pas que de sombres « chroniqueurs » transformés par un simple coup de baguette magique, en journalistes, et même, et pourquoi pas, en détectives privés, n'ont pas hésité à franchir. C'est ainsi que Senda Bahri a été accusée d'avoir pris part à la commission d'enquête autour du décès des nourrissons, pour brouiller les pistes et, probablement, sauver la tête de sa mère, qu'on a déjà, sans autre forme de procès, accusée d'être à l'origine d'on ne sait quoi, encore, qui a causé le décès des nourrissons. Les connaisseurs, le président de la commission d'enquête, en tête, ont vainement essayé d'affirmer que ce sont eux qui ont fait appel à l'expertise de Senda Bahri, notamment en la matière de préparation de l'alimentation parentérale des nourrissons, rien n'y a fait. Et, probablement, la plus compétente des personnes qui faisaient partie de la commission d'enquête a été invitée sur les plateaux TV, uniquement pour se faire charcuter, sans aucune scrupule, par des gens qui ne savent, même, pas la différence entre un médicament et un dispositif médical, et encore moins, un produit parapharmaceutique. Certains de ces « justiciers » de l'après 2011, sont, carrément allés jusqu'à faire d'elle l'exemple type des conflits d'intérêts et des mafias et lobbies qui gangrènent la santé tunisienne. Ce que ces énergumènes ignorent, ou font semblant d'ignorer, c'est que cette dame est une référence mondiale en son domaine, et qu'elle était la première, et la seule, à ce que l'on sache, qui avait attiré l'attention sur les graves défauts de procédures dans la préparation des poches de nutrition parentérale des nourrissons. Elle avait, en effet, dirigé, et publié une étude clinique, en 2015, pour y dénoncer ces graves manquements. Etude dont les recommandations n'ont, sans grande surprise, trouvé aucun écho chez les décideurs. Et, aujourd'hui, ces mêmes pseudo-journalistes se targuent à qui mieux mieux, d'avoir « obtenu » le « RENVOI » de cette dame de la commission d'enquête, ignorant qu'ils ont, ce faisant, perdu de grandes opportunités de connaitre la vérité concernant les responsabilités dans cette affaire de décès des bébés. Le plus grave reste, tout de même, à venir, puisqu'on est prêt à parier, qu'après toute cette polémique, la Professeure Senda Bahri va, immédiatement, faire ses bagages, et quitter ce pays ingrat, pour aller rejoindre les grands laboratoires internationaux qui n'avaient pas cessé de la solliciter pour se payer ses services et sa compétence… Quant à la santé en Tunisie… Eh bien, elle ne s'en portera que mieux, tant que ces pseudo-justiciers veillent au grain !