La Tunisair a publié, hier, en fin de soirée, un communiqué pour annoncer des perturbations sur la quasi totalités des vols de la compagnie, pour les 13, 14 et 15 avril courant. La compagnie expliquant ces perturbations par des « mouvements sociaux » imprévus et sans préavis, sans plus. Ce matin, le PDG de la compagnie est monté au créneau, et ne mâchant pas ses mots, a ni plus ni moins, accusé les pilotes de la compagnie de refuser de voler, avant de régler certaines revendications d'ordre matériel. Il a accusé les pilotes de revendiquer des intérêts matériels et financiers, sans tenir compte de l'état de la compagnie. Il a, même, pointé du doigt, la gravité de leur action, en prenant l'exemple d'un avion qui devait rallier Djerba avec, à son bord, des représentants de Tour Opérateurs étrangers qui devaient signer d'importants contrats pour cette saison. Renseignements pris auprès de la direction de la compagnie, il s'est avéré que les pilotes revendiquaient l'intégration de leurs primes dans le salaire de base. Opérations qui est quasi impossible que ni la compagnie ne pourrait honorer, ni les caisses sociales, non plus. Et devant le refus d'obtempérer de la direction, les pilotes se seraient mis d'accord, et auraient envoyé le même jour, pas moins de douze certificats médicaux contrindiquant chez eux le vol. En plus, même leurs collègues qui auraient pu débloquer la situation, auraient éteint leurs téléphones pour ne pas être joignables. De leur côté, les pilotes de la Tunisair se sont défendus, cet après midi, par la voix du secrétaire général de leur syndicat, Mohamed Ben Kilani, qui a répliqué que les allégations et accusations de la compagnie ne sont pas fondées, et que les pilotes n'ont pas protesté pour des revendications matérielles, mais pour des raisons de sécurité, pour déplorer la fréquence croissante de pannes et le nombre important d'appareils cloués au sol pour défaut d'entretien, à cause d'un manque de pièces de rechange, vu que les fournisseurs n'ont pas été payés depuis une certaine période. Ben Kilani a assuré que les pilotes n'ont jamais arrêté le travail, et qu'ils sont les premiers à se pointer à l'aéroport, et, donc, les premiers à souffrir des conséquences des retards interminables accusés par les vols de Tunisair. Devant les contradictions des déclarations, et loin de donner raison à une partie ou une autre, il ne reste plus qu'à déplorer cette situation qui a d'énormes chances de s'aggraver et de s'éterniser, au risque de mettre en péril la saison touristique dont, pourtant, les prémices sont encourageants. Dans cette mesure, et du moment que la saison touristique est remise en question, à cause de ces désaccords, et vu l'importance du manque à gagner pour le pays en rentrées de devises, ce problème de la Tunisair devient, sans avoir peur des mots, une affaire de haute trahison et de complot contre l'Etat et ses intérêts. Et dans tous les cas, l'intervention urgente et énergique des autorités devient plus qu'urgente !