Le président de la République Kaïs Saïed n'en rate pas une. Il faut s'attendre à chacune de ses sorties, qu'elle soit programmée ou non, à ce qu'il se fasse un malin plaisir à étendre son linge sale devant les yeux du monde. Et on comprend, désormais, un peu mieux pourquoi il n'a pas trop envie d'installer la cour constitutionnelle. Car, en l'absence de cette cour, il peut donner libre cours à son imagination et sa propre interprétation de la constitution, de façon à la remodeler à son profit. On ne sait pas si çà a un lien quelconque, mais pour sa première sortie médiatique après ses entretiens avec Al Sissi, Kaïs Saïed est paru plus incisif que jamais et plus déterminé que jamais à en découdre avec ceux qu'il considère comme ses ennemis. C'est ainsi que, profitant de la commémoration de la fête des forces de la sécurité intérieure, le président n'a pas raté l'occasion pour revenir à une ancienne revendication, dont il a fait part, un certain moment, et qui a valu au ministre de l'intérieur de l'époque, sa mise à l'écart. Et qui est celle de son droit à contrôler, en plus des forces armées militaires, les forces de sécurité intérieure, estimant que, s'agissant aussi de forces armées, il était en droit d'en revendiquer le contrôle. Saïed a, en effet, tenu, ce matin, à réitérer sa revendication du contrôle de toutes les forces armées du pays, qu'elles soient militaires ou civiles. Il a, à l'occasion, tenu une conférence en droit constitutionnel, agrémentée d'une once de jurisprudence, pour assurer que la constitution n'a pas fait la part entre les forces armées militaires et civile, et que du moment que le principe général est de ne pas séparer les entités qui se ressemblent. Après ce petit cours magistral, il a dévoilé son premier objectif du contrôle des forces de sécurité intérieure, et qui est celui de décider des nominations et des limogeages dans ces corps, étant donné que ces actions ont trait à la sureté nationale qui demeure, là aussi, de ses prérogatives. Il n'a, semble-t-il, toujours pas digéré le limogeage de son homme au ministère de l'intérieur, l'ancien ministre Taoufik Charfeddine, et l'équipe que ce dernier était en train de préparer pour on ne sait quel dessein ! Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!