La question était, quasiment, une énigme, depuis deux jours ? L'annonce a été faite en rapport avec la décision d'interdire de quitter le territoire à plusieurs personnes, dont, notamment, les hommes d'affaires. Mais personne ne savait pour quelles raisons précises, et qui étaient les personnes concernées. Plusieurs personnes se sont, depuis ce jour là, rendus à l'aéroport ou tout autre poste frontalier, et ont testé la procédure qui consistait à appeler, à chaque fois, une partie déterminée, qui décidait si la personne désignées était autorisée ou non de voyager hors du pays. Et comme il n'y avait pas de liste nominative des personnes concernées par cette mesure, on commençait, dans certains milieux, à s'inquiéter et à se demandait à quoi çà rimait, et sur quel critère telle personne pouvait voyager et telle autre non. Finalement, on dirait que le président de la République, Kaïs Saïd a consenti, enfin, révéler la réponse à cette énigme, en présentant, lors d'un entretien qu'il a eu avec le patron des patrons, Samir Majoul, une liste de noms d'hommes d'affaires soupçonnés de malversations financières, aux quels il donnait le choix entre un règlement à l'amiable, en rendant l'argent spolié sous forme de financement de projets dans les régions qui en ont besoin, ou des poursuites judiciaires et la prison. Saïed a, en effet, tiré, ce soir, de son tiroir, le projet si cher à son cœur, qu'il prônait depuis dix ans. A savoir reprendre l'argent du peuple de chez les hommes d'affaires en établissant une cartographie des régions du pays qui ont le plus besoins de financements, et en l'accolant à une liste des hommes d'affaires qui devaient de l'argent au peuple. La liste présentée ce soir à Samir Majoul, contient pas moins de 460 noms de personnes ou d'entreprises.
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