La plaignante est une dame retraitée, ancien cadre d'une Banque mariée à un commerçant. Elle a dû quitter prématurément ses fonctions à cause d'une grave maladie qui l'a obligée à suivre un traitement assez spécial. Les tâches quotidiennes de son domicile l'ont obligée à engager une aide ménagère. Une jeune fille s'est présentée, elle avait une apparence tranquillisante ce qui a réjoui la dame. Au fil des jours la jeune fille demeurait un modèle du genre. Elle donnait entière satisfaction et répondait présente à toutes les doléances de sa maîtresse.
Au cours de la semaine qui a précédé le déclenchement de cette affaire, la jeune fille a brusquement changé de comportement. Elle a expliqué cela par le fait qu'elle était inquiète au sujet de la maladie de sa mère dont la guérison demandait une lourde assistance financière. La dame a essayé de la réconforter en lui donnant une aide supplémentaire. Elle lui a octroyé des sommes importantes d'argent.
L'ingratitude de cette aide ménagère n'a pas de limites. Au lieu de remercier sa patronne, elle a trouvé le moyen de mettre en application un projet qu'elle planifiait depuis un certain temps. De par sa connaissance des lieux, elle s'est aperçue que la maîtresse plaçait son argent dans un tiroir de la commode près de son lit. Le soir des faits, la dame était allongée quelque part regardant un programme de télévision, quand elle a entendu du bruit venant de sa chambre à coucher. Elle s'est levée difficilement pour vérifier. Grande fut sa surprise en trouvant la jeune fille en train de fouiller ses tiroirs et retirer une liasse de billets. Devant cette situation elle l'a fortement blâmée et l'a sommée de rendre l'argent dans le tiroir. Mais la jeune fille n'a aucunement donné de l'importance aux paroles de sa maîtresse. Elle a caché l'argent sous ses vêtements et a pris le chemin de la sortie. La dame l'a rattrapée pour l'obliger à remettre l'argent.
L'aide ménagère était décidée à aller au bout de ses intensions. Elle s'est munie d'un couteau et a menacé sa maîtresse de l'agresser si elle ne la laissait pas partir. Devant l'insistance de cette dernière, l'aide ménagère lui a asséné un coup de couteau au niveau du cou, et a quitté les lieux en courant laissant sa pauvre maîtresse dans un état lamentable. La pauvre dame a appelé par téléphone son époux qui est venu de suite. Il l'a transportée dans une clinique toute proche de son domicile. Elle a été admise d'urgence au pavillon des soins intensifs. Elle a subi une opération chirurgicale. Douze points de suture étaient nécessaires pour guérir la plaie qu'elle portait au niveau du cou. Une plainte a été déposée. Les forces de l'ordre n'ont pas mis assez de temps pour arrêter la jeune fille. Elle a avoué avoir pris du tiroir la somme de deux mille dinars. Au moment de son arrestation il ne lui restait plus que cinq cents dinars. C'est son soit-disant fiancé qui lui a pris l'argent. Il est derrière cette grave affaire. C'est en effet lui qui ne faisait qu'acculer sa fiancée à mettre la main sur l'argent de ses employeurs. Il a été également arrêté.
La jeune fille a comparu hier devant le juge d'instruction du tribunal de 1ère instance de Tunis qui, après l'avoir auditionnée, a lancé un mandat de dépôt contre elle en attendant le complément d'enquête.