Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, mercredi 28 juillet 2021, le président de l'Utica Samir Majoul, pour aborder plusieurs sujets, dont la baisse des prix, mais surtout son projet relatif à l'amnistie pénale avec les hommes d'affaires évoqués dans la liste établie par la commission d'investigation sur les faits de corruption et de malversation commis pendant la période Ben Ali et présidée par Abdellafatteh Amor. Kaïs Saïed a signifié, dans un premier temps, au président de la centrale patronale la nécessité de baisser les prix, appelant les commerçants de gros, et de détails ainsi que les responsables des chaines d'approvisionnement et de distributions à éviter la monopolisation et la spéculation. Il les a appelés à tenir compte de la misère des citoyens et de ne pas penser au gain au détriment de la pauvreté des gens.
Par la suite, le président de la République a abordé la liste des hommes d'affaires établie par la commission d'Abdellafatteh Amor, annonçant qu'il va mettre en place son projet de réconciliation pénale avec les hommes d'affaires concernées. « Les hommes d'affaires en question auront l'occasion de bénéficier d'une réconciliation pénale à condition de s'engager à rendre l'argent spolié au peuple tunisien. Un décret sera publié à cet effet. Les hommes d'affaires seront classés des plus impliqués au moins impliqués. L'homme d'affaires le plus impliqué devra investir dans la délégation la plus pauvre. Cependant les projets à mettre en place ne doivent pas être à but lucratif. Il s'agit de projet de développement, à l'instar de la construction d'hôpitaux, d'écoles, de voies publiques… Ces hommes d'affaires devront, également, assurer la maintenance de ces projets pendant 10 ans.».
Kaïs Saïed a souligné que les hommes d'affaires en question sont au nombre de 460 et qu'il ne va pas donner leur nom, car il est totalement contre ce genre de vindictes. Il a déclaré être également contre la prison et que c'est pour cela qu'il propose ce projet d'amnistie avec ce financement de projets qui ne seront en aucun cas des investissements à but lucratif. Se basant sur le rapport fort controversé de Abdelfattah Amor, Kais Saïed estime le montant global de l'argent dérobé à 13,5 milliards de dinars.
Abordant ensuite le sujet du phosphate, le président de la République s'est érigé contre la mafia qui sévit le secteur, notamment en ce qui concerne son transport. « Ils facturent le transport à 25 dinars alors que par train, ça ne dépasse pas les sept dinars ! Ils paient des gens pour bloquer le train et mettre des obstacles sur les rails ! Ce n'est pas normal que la Tunisie qui était le deuxième exportateur mondial de phosphate devienne importatrice ! », a déclaré le président de la République fustigeant ces députés qui se cachent derrière leur immunité et exerçant dans ce secteur. Kaïs Saïed a enfin répété plus d'une fois qu'il n'a rien contre les hommes d'affaires et qu'il voue un grand respect à l'Utica. Il a souligné cependant que la majorité des hommes d'affaires paient leurs impôts, mais que d'autres échappent au fisc et à la CNSS et font de la spéculation sur le dos du pauvre citoyen.