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De l'impuissance politique ou l'échec permanent des « élites » après 2011
Publié dans Tunisie Numérique le 16 - 09 - 2021

Une des leçons les plus douloureuses, dans cette course à l'abîme, face à la crise économique et sociale, c'est l'incapacité apparente des gouvernements et des politiciens à infléchir le cours des choses.
Comme si la politique et ses acteurs n'étaient plus qu'un théâtre de gesticulations vides de tout sens, de promesses jamais tenues, de logorrhées, avec des ministres et des présidents qui n'ont plus les moyens d'agir, qui réagissent avec deux coups de retard voire ne réagissent jamais ou qui, lorsqu'ils ont encore ces moyens, n'ont plus la volonté de les utiliser.
Les députés et ministres se comportent comme des apprentis politiciens, voire parfois comme des voyous, insouciants ou ignorants des problèmes qui les dépassent, soucieux de leur seul intérêt immédiat, alors que la catastrophe qui se profile devrait appeler à des décisions urgentes.
Par ailleurs, depuis l'instauration du régime de Ghannouchi, il y a une contradiction tragique entre la demande économique de la population et l'offre médiocre de la caste politique, ce qui a rendu la population réfractaire à la démocratie fallacieuse importée/imposée et l'a poussée à la révolte le 25 juillet 2021.
La crise fait voir un manque de confiance fondamental, sans parler d'une haine du régime en place partagée parmi la population séquestrée par une caste politique incompétente et une réalité économique de plus en plus difficile.
Dix ans après les premières élections dites libres qui ont livré le pays aux islamistes, la population semble aux prises avec une déconsidération et une impuissance croissantes de la fonction politique face aux crises économiques.
Des pans entiers de l'économie souffrent et risquent une défaillance imminente alors que ce qui reste du système politique ne semble pas pouvoir y changer quoi que ce soit. Quant à la classe politique déchue, elle calcule de façon perverse que le naufrage économique, c'est du pain bénit pour elle en vue de l'échec probable du président et des prochaines élections…
Les politiques qui ont survécu le 25 juillet 2021 n'ont aucune solution que de surfer sur la crise économique accusant à raison, mais sans approche viable ou efficiente, le régime de Ghannouchi d'avoir ruiné le pays. Après 50 longs jours de réflexion et surtout le tri interminable parmi une classe politique stérile, on peine à trouver quelqu'un de confiance pour le charger de former un gouvernement pourtant provisoire...
Il parait même que le président Saïed est parti à la recherche d'un nouveau programme à ce futur gouvernement qui n'a pas encore vu le jour malgré une situation économique désormais critique. Histoire de mettre la charrue avant les bœufs...
Le risque d'un éventuel échec du nouveau gouvernement a figé le président Saïed qui craint que cet échec lui soit collé faute de bonne personne à la tête du nouveau gouvernement. Une situation handicapante et peu rassurante pour l'économie et les bailleurs de fonds à la fois.
Déchus suite à la grogne populaire du 25 juillet 2021, les islamistes ont beau jeu de saboter les tentatives de reprise politique ou économique via leurs acolytes bien placés à tous les étages de l'administration et dans les médias mais semblent être rassurés par l'inertie présidentielle et surtout de l'impunité dont ils bénéficient allègrement. Une impunité aggravée par la paralysie des institutions de l'Etat, ou de ce qu'il en reste, suite à une décennie d'infiltration et de noyautage.
Les apparitions médiatisées et les visites inopinées du le président Saïed souvent sans suite concrète sont avalées par la population, mais contredite par la réalité économique macabre et ne peuvent cacher l'évidence : c'est qu'une dégringolade beaucoup plus grave que ce qu'on a vu guette le pays et menace d'une explosion sociale imminente faute de mesures d'urgence pour stopper l'hémorragie du pouvoir d'achat de la population et pallier aux pénuries de matières de base désormais monnaie courante.
Face à une corruption institutionnalisée, le pouvoir actuel fustige, menace, dénonce mais surtout ne fait rien de concret pour limiter les dégâts de cette gangrène. Pire encore, les clans politico-mafieux ripostent à la dénonciation de leurs crimes par des pénuries organisées et haussent même le ton en Tunisie et ailleurs via leurs bras médiatiques et associatifs et osent même faire du lobbying à l'étranger pour infléchir toute mesure qui ne les convient pas…
Selon le ministère des finances, c'est 10 milliards de dinars qu'il faut chercher et injecter ensuite à très court terme pour la survie des finances publiques en détresse depuis des années et une dette publique estimée à 99,3 milliards de dinars (30 milliards d'euros environ).
Les menaces qui planent sur l'économie qui se sont aggravés surtout depuis le 25 juillet nous enseignent trois choses importantes. Tout d'abord, l'économie surendettée du pays demeure extrêmement fragile.
Ensuite, les investisseurs n'ont quasiment aucune confiance dans la capacité des décideurs à résoudre les difficultés surtout avec l'ambiance qui règne dans le pays et qui accuse par défaut tous les investisseurs, chefs d'entreprises et entrepreneurs de corruption jusqu'à preuve du contraire.
Enfin, en ces temps de forte inquiétude, rien n'a été fait coté officiel pour chercher des fonds afin de ranimer l'économie malgré les propositions sérieuses d'aide et de financement de la part de pays amis qui se sont précipités le lendemain du 25 juillet, dans le cadre de nouveaux équilibres et calculs régionaux suite à la chute du régime de Ghannouchi, pour prêter main forte à la Tunisie mais qui semblent ne pas trouver d'interlocuteur.
L'inflation en cours n'est pas normale. Elle a pris une allure galopante avec 6,2% et une hausse vertigineuse des prix des légumes et de volailles 21,3 et 21% au cours du mois d'aout dernier.
Quand une économie est confrontée à des effondrements aussi marqués, avec une baisse de 14,6% des investissements, combien même dérisoires, une croissance de -2%, l'écroulement est malheureusement le résultat inéluctable si rien n'est fait en toute urgence.
D'autant plus que le taux de chômage demeure fort avec 17,9%, l'emploi rare, et les indicateurs économiques en nette baisse par rapport à la veille de la crise du covid-19.
La fragilité économique actuelle semble être un cercle de plus en plus vicieux : plus la demande est faible, moins les entreprises ont envie d'investir et moins les bailleurs de fonds sont disposés à prêter à moins que ce cercle soit brisé par l'injection de fonds qui constitueront une bouffée pour relancer les entreprises.
Hélas ! La confusion politique ambiante, l'absence de toute solution au déficit, à la dette et à la morosité économique tue dans l'œuf, l'espoir de la population né le 25 juillet 2021 d'une sortie de crise. La crise actuelle est bien plus qu'une crise économique et financière. C'est, une crise politique par excellence, une crise de la confiance envers les pouvoirs publics, et surtout l'illustration d'une impuissance politique évidente.






















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