C'est l'alerte générale à la frontière terrestre algéro-libyenne. L'Etat algérien a décidé unilatéralement de fermer la partie extrême sud de la frontière terrestre avec la Libye, mettant en branle tous ses services de sécurité, apprend-on de sources diplomatiques algériennes. Selon les mêmes sources toujours, un communiqué devait être adressé d'un moment à l'autre aux différentes administrations intervenant sur la frontière telle que l'Armée nationale populaire (ANP), les Gendarmes gardes frontières (GGF), la police de l'air et des frontières (PAF) et les Douanes pour mettre en exécution cette décision. Inattendue, cette mesure interviendra quelques heures après l'invasion de Syrte, la ville natale du colonel Mouamar El Gueddafi, par les rebelles du Conseil national de transition (CNT) où il est soupçonné de s'y cacher. Par cette mesure, Alger évitera toute incursion libyenne dans ses territoires, susceptible d'envenimer davantage ses relations avec le CNT. Une décision qui interviendra d'ailleurs après l'annonce de l'élimination de cinq individus armés non identifiés qui auraient traversé la frontière algérienne. Aussi, quarante-huit heures plus tôt, le chef d'état- major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, était à la frontière libyenne où il a inspecté le déploiement des services militaires à la limite du territoire sud-est algérien. La fermeture de cette frontière terrestre, dans sa partie extrême sud avec la Libye, est la deuxième du genre après la décision, en 1994, de la fermeture de la frontière avec la monarchie marocaine. Avant-hier, Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire des insurgés libyens, a déclaré, lors d'une conférence de presse organisée à Benghazi, que «l'Algérie devra répondre de son attitude à l'égard de la rébellion». Le lendemain, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que «les propos irresponsables et irrévérencieux tenus par ce personnage ne méritent ni considération ni commentaire».