Pour la première fois depuis 1958, la gauche a remporté la majorité absolue au Sénat, où elle compte désormais 177 sièges. Une victoire qui, à sept mois de la présidentielle, risque de compliquer la tâche de la majorité présidentielle. Le scrutin sénatorial de dimanche a fait basculer le Sénat à gauche, pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, une victoire historique en forme de sévère avertissement pour le camp de Nicolas Sarkozy à sept mois de la présidentielle. A sept mois de la présidentielle, il s'agit de fait d'un très mauvais signal pour le président Nicolas Sarkozy, déjà en difficulté sur le double front de la crise économique et des affaires politico-financières Première victime du vote des grands électeurs : la fameuse “règle d'or” de retour à l'équilibre budgétaire que Nicolas Sarkozy voulait inscrire dans la Constitution. “C'est mort”, a concédé un cadre de la majorité. Avec le basculement du Sénat, le gouvernement a perdu toute chance de réunir une majorité des trois cinquièmes des députés et sénateurs. De manière générale, “sur le plan législatif, la gauche aura les moyens de retarder l'adoption des textes, de faire savoir haut et fort son opposition”, a commenté le politologue Olivier Rouquan (Sciences Po). L'examen cet automne du budget 2012 pourrait en être une illustration. “Cette défaite est essentiellement une défaite de l'UMP due au sectarisme de ses dirigeants”, a fustigé Dominique Paillé (Parti radical). Samedi aura lieu l'élection du président du Sénat et une majorité de gauche devrait se prononcer pour un des siens.