Cela fait des semaines, des mois même qu'on a compris que la Russie est dans une impasse en Ukraine, à moins d'utiliser des armes très lourdes voire nucléaires, ce qui entraînerait sa propre destruction. Mais ce qui est le plus inquiétant pour le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, c'est cette rébellion interne qui gronde, cette liberté de ton des commentateurs et éditorialistes qui critiquent publiquement les choix militaires de Moscou. La paralysie de l'armée russe en Ukraine sème la panique dans les cercles autour de Poutine au point que les responsables russes et leurs familles qui régnaient sur la Crimée depuis 2014 feraient leurs valises… L'information a été lâchée par le service de renseignement ukrainien, il faut donc y aller avec les précautions d'usage, mais le fait est qu'elle a été reprise par Newsweek. Il se dit que les officiels russes, gagnés par la crainte d'être encerclés prochainement par les troupes ukrainiennes, vendent à tour de bras leurs biens et commencent à quitter les lieux annexés par Poutine en dépit des cris d'orfraie des Occidentaux, qui avaient quand même continué de commercer avec la Russie… Les bruits émis par Kiev sur ses exploits militaires face à l'envahisseur expliquent sans doute la terreur qui fait son chemin dans les esprits. «Les actions couronnées de succès des défenseurs de l'Ukraine forcent les soi-disant autorités de la Crimée occupée et du sud de notre pays à transférer leurs familles vers le territoire de la fédération de Russie», lit-on dans un rapport du ministère ukrainien de la Défense repris par Korii. «Malgré les assurances à la population qu'elle est en sécurité en restant sur la péninsule, est-il ajouté, des représentants de l'administration d'occupation de la Crimée, des employés du FSB et les haut-gradés de certaines unités militaires sont secrètement en train d'essayer de vendre leurs résidences et d'évacuer leurs proches de la région», ajoute le document… Certes pour le moment l'armée ukrainienne a fort à faire à Kherson et n'est pas en mesure dans l'immédiat de reconquérir la Crimée, mais des bombardements massifs ne sont pas à exclure, comme le 9 août dernier à l'aérodrome de Saki, une affaire qui a certainement traumatisé le Kremlin. Fini le farniente estival des dirigeants russes sur les plages de la mer Noire, les responsables qui occupaient la Crimée sont maintenant hantés par les possibles représailles des populations colonisées en cas de défaite militaire face à l'Ukraine. C'est valable pour la Crimée, mais ça l'est aussi pour toutes les régions ukrainiennes prises par les soldats russes. La sérénité n'est plus de mise dans le palais de Poutine…
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