La réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi, dont le film Persepolis a été violemment attaqué par des islamistes tunisiens, a affirmé “admirer” le peuple tunisien qui a donné le coup d'envoi au “printemps arabe”. Des milliers de personnes, dont des salafistes, ont manifesté vendredi à Tunis pour dénoncer la diffusion par la chaîne privée NessmaTV du film Persepolis, dont une séquence représente Dieu sous les traits d'un vieillard barbu, ce que l'islam proscrit. Le domicile du PDG de la chaîne a par ailleurs été attaqué vendredi soir par “un groupe d'une centaine d'hommes”, selon la chaîne. “UN PEUPLE QUI AVANCE” “Toutes les révolutions passent par des moments difficiles. Mon film a été projeté plusieurs fois en Tunisie, mais cette fois c'était dans un contexte électoral électrique”, a déclaré Marjane Satrapi en marge du festival du film d'Abou Dhabi, où elle présentait son nouveau film “Poulet aux prunes”, qui raconte l'histoire d'un joueur de tar, un instrument de musique traditionnel iranien, qui décide de se laisser mourir après que sa femme lui eut cassé son instrument lors d'une rixe conjugale. “La seule chose que je voudrais dire, c'est que le peuple tunisien est un peuple qui avance, les Tunisiens étaient les premiers à faire partir le dictateur. Je voudrais dire mon admiration pour le peuple tunisien”, a encore dit la réalisatrice. Les Tunisiens sont appelés à élire une Assemblée Constituante le 23 octobre, premier scrutin depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.