Un séisme de magnitude 7.2 (selon l'institut américain USGS) a ravagé, dimanche 23 octobre matin, la province orientale turque de Van, proche de la frontière iranienne. Selon le dernier bilan présenté lundi par le ministre turc de l'Intérieur Idris Naim Sahin, le séisme a fait 239 morts et 1.300 blessés. « Une centaine de personnes sont mortes dans la province de Van, proche de l'Iran, et 117 dans le district d'Ercis », a précisé le ministre. De sa part, le Premier ministre Recep Tayyib Erdogan s'est rendu dans la province sinistrée de Van, peuplée principalement de Kurdes. Dans la ville même de Van, les 380 000 habitants ont ressenti très fortement la secousse, qui a suscité “une grande panique”, selon son maire, Bekir Kaya. Dans le district d'Ercis, au moins 45 autres personnes ont trouvé la mort, selon le Premier ministre. Les habitants survivants ont préféré de rester dans la rue par peur de nouveaux effondrements. Nombre d'entre eux ont dû quitter la ville privée d'électricité et du réseau téléphonique. L'écroulement de 970 bâtiments et les dégâts massifs qui ont eu lieu, ont mis en évidence que les normes sismiques de construction n'étaient pas respectées dans cette zone. Ainsi, la majorité des immeubles à plusieurs étages a été rasée au sol tandis que les habitations d'un seul étage sont restées intacts. Selon Ahmet Yakut de l'Université technique du Moyen-Orient (Odtü) à Ankara, « Chaque étage réduit la résistance d'un immeuble lorsque celui n'est pas parasismique », a-t-il souligné. Il a déploré aussi le manque de contrôles de la part des autorités locales. « La Turquie n'est pas un pays paré aux séismes, pour ce qui est de la qualité des constructions. Nous n'avons pas tiré les leçons des précédentes catastrophes », a regretté un collègue sismologue, Tugrul Tankut. En ce qui concerne les aides humanitaires, le Croissant-Rouge,s'est mobilisée et a commencé à envoyer des tentes et du personnel dans la zone sinistrée. En outre, un appel aux dons financiers en faveur des sinistrés du tremblement de terre, a été lancé aujourd'hui par le Secours populaire. Les Etats-Unis, ainsi que d'autres pays dont Israël, ont proposé leur aide en dépit des tensions diplomatiques entre les deux pays. « Nous nous tenons au côté de notre allié turc dans cette période difficile et sommes prêts à aider les autorités turques » a déclaré le président américain Barack Obama.