La dernière fois que l'ancien ministre de l'Education Neji Jalloul a fait du bruit c'était autour des réformes du système éducatif, un projet porté par le chef de l'Etat, Kais Saied. Jalloul avait dit au passage, ici même sur Tunisie Numérique, tout le mal qu'il pense d'une telle initiative, inutile selon lui parce que déjà impulsée par ses soins quand il était au département de l'Education. Ce mercredi 30 août il n'est pas question de lauriers qu'il s'auto-tisse mais de tambouille politicienne, dans la perspective de l'élection présidentielle de l'an prochain… La joute électorale est peut-être le cadet des soucis des citoyens tunisiens, bringuebalés par l'inflation et les pénuries en cascade, mais le président de La coalition nationale a déjà les yeux rivés sur le grand rendez-vous de 2024. Et il a sa petite idée sur la manière de peser sur ce scrutin. Il a approché Olfa Hamdi, Nizar Chaari, Fadhel Abdelkefi, Mohsen Marzouk ou encore Lotfi Mraihi, et à en croire l'ancien ministre il n'a pas perdu son temps : Ils ont tous béni sa trouvaille. Il s'agit de monter un front pour faire émerger un candidat consensuel, une équipe gouvernementale et un programme complet afin de résoudre les problèmes du pays. «Cette initiative est ouverte à tous, sans exclusive», a ajouté Jalloul… Reste à lui donner forme. Et ce n'est pas une mince affaire quand on connait l'ego surdimensionné des animateurs de la scène politique, quels qu'ils soient, plus enclins au jeu en solo pour briller seul comme un joyau que l'aventure collective pour faire avancer la communauté. Jalloul a précisé sur une radio privée qu'il ne conteste en rien "la légitimité de Kais Saied", bien au contraire il la reconnait ; mais cela ne change en rien le fait qu'il «est grand temps de trouver un remplaçant au président de la République au regard de son échec durant tout son mandat, aussi bien sur le plan économique que social». Il est d'avis qu'un deuxième mandat de Kais Saied qui s'inscrirait dans la même logique que la trajectoire actuelle du pays ne résoudrait pas la crise protéiforme qui frappe la Tunisie… Les partisans du chef de l'Etat savent maintenant que l'ancien ministre est un adversaire déclaré, ils prépareront certainement la riposte en conséquence. Bon, pour le moment Jalloul prêche dans le désert, il y a en ce moment d'autres sujets beaucoup plus pressants qu'un bras de fer électoral. Mais 2024 c'est demain, donc on y viendra très vite. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!