Le printemps arabe a fait fuir les touristes français, avec une baisse de plus de 40% de la fréquentation en Tunisie et en Egypte, a indiqué le groupement professionnel de tours-opérateurs CETO. «On a pris de plein fouet le printemps arabe (…) Mais on a aussi prouvé qu'on était capables de retrouver des destinations de compensation», a déclaré le président de l'Association des tours-opérateurs CETO, René-Marc Chikli, en présentant le bilan annuel à Saint-Cyr-sur-Mer, dans le sud de la France. Entre novembre 2010 et fin octobre 2011, les 77 membres du CETO ont fait voyager 7,76 millions de clients (+1,9%) pour un volume d'affaires de 5,71 milliards d'euros (+3,6%). Et la recette unitaire moyenne a augmenté de 1,7% à 736 euros. «Pas de catastrophe» globale, donc, a souligné le patron du CETO, qui regroupe des voyagistes comme Nouvelles Frontières, Marmara ou Voyageurs du Monde. Mais les chiffres masquent une situation très contrastée selon les acteurs et les pays concernés. Sur un an, l'Afrique du Nord a perdu un tiers de sa clientèle en voyages à forfait (-33,6%) et un tiers de ses recettes (-34,8%). Le marché de la Tunisie et de l'Egypte s'est effondré: ces deux pays ont perdu respectivement 45,2% et 43,7% de leur clientèle française. L'Europe du Sud et de l'Ouest en a profité (+24,5% de clients et +26,4% de volume d'affaires). Les gagnants sont la Sardaigne, l'Espagne continentale «qui prend un grand élan», les Canaries et les Baléares, et la Grèce. Pour 2012, «c'est l'incertitude totale», a concédé M. Chikli – en particulier pour la Tunisie et l'Egypte. D'autant que les réservations sont en baisse ces dernières semaines.