Le tourisme tunisien vit des moments difficiles. La crise libyenne risque d'avoir un impact négatif sur l'afflux des touristes en Tunisie. Ce conflit armé fragilise notre tourisme. De nombreux hôtels tournent au ralenti alors que d'autres ont carrément mis provisoirement la clef sous le paillasson, en attendant que l'orage libyen passe. C'est pourquoi le retour de la sécurité et de la paix pourra rassurer le client. L'été s'annonce difficile avec un volume de réservations en baisse, comme l'affirme l'Association des tour-opérateurs français (le CETO). L'agitation politique a fortement impacté le trio Tunisie/Egypte/Maroc. Mais « l'été s'annonce plus difficile avec un volume de réservations en baisse sur le deuxième trimestre et, pour l'instant, une certaine désaffection de la clientèle, tous canaux confondus. 2011 aurait pu être une année merveilleuse et retrouver les niveaux de 2007/08, mais il y a eu le printemps arabe », analyse René-Marc Chikli, le président du Ceto. La période hiver (1er novembre 2010/31 mars 2011) se termine sur une note négative sur la Tunisie qui a drainé 102 051 clients mais elle accuse une baisse de 44%, suivie par l'Egypte avec 89 260 clients et une baisse de 39%. Les perspectives de l'été sont nettement moins enthousiasmantes avec une prise de commandes sur les mois de mars, d'avril et mai en baisse de 2%. Le booking s'annonce timide pour l'été. « On peut se demander ce que feront les 100 000 clients mensuels qu'enregistrait la Tunisie pendant les mois d'été », constate le président du Ceto. Amel Hachani, représentante de l'ONTT à Paris, estime que la guerre libyenne a freiné les départs vers la Tunisie. « Nous avons été affectés par ce conflit dit-elle. Sa fin pourra avoir des effets positifs sur la reprise du booking en Tunisie et la reprise des réservations en été. Les clients individuels attendent que la situation en Libye s'éclaircisse. Heureusement que l'aérien est maintenu par certains TO et nous sommes en train de suivre les tendances de réservation ». Il est vrai que les Français partent moins. Les vacances d'été s'annoncent sous le signe de la rigueur. En effet, une récente étude réalisée pour le compte d'un TO sur internet confirme la tendance à la baisse du budget et de la durée des vacances. 48 % des Français prévoient un budget inférieur à 500 euros. Les hôteliers tunisiens ne désespèrent pas. Ils pensent qu'avec le last minute, la situation pourra s'améliorer : « Les destinations sur lesquelles ont lieu les reports (Turquie, Iles Canaries, Baléares, Espagne et Italie) risquent d'être saturées, ce qui pourrait profiter à terme à la destination Tunisie », pense un hôtelier d'Hammamet. Néanmoins, tous les professionnels espèrent voir le bout du tunnel cet automne. Avec une météo clémente, l'arrière-saison s'annonce en effet sous de meilleurs auspices, comme l'a confirmé la représentante de l'ONTT à Paris : « Septembre sera exceptionnel. Les Français sont attachés à leurs vacances, perçues comme un élément important de leur qualité de vie, ils seront nombreux en Tunisie durant l'arrière saison ».