Mercredi 18 janvier 2012, le jour où Wikipédia s'arrêta… Pour une journée. L'encyclopédie en ligne met en effet sa menace à exécution et va procéder à un black-out mondial de 24 heures à partir de 6h00 (heure française), mercredi, sur ses pages en langue anglaise pour protester contre le projet de loi antipiratage SOPA (Stop Online Piracy Act). Invité à rejoindre le mouvement, Twitter a refusé. «C'est la première fois que Wikipédia proteste publiquement de cette manière, et la décision n'a pas été prise à la légère», écrit la directrice de la fondation Wikimedia, Sue Gardner. Elle explique que 1.800 contributeurs et cadres de Wikipédia ont débattu pendant 72 heures et conclu qu'une telle action était nécessaire. Selon Wikipédia, SOPA «menace la nature d'un Internet libre et ouvert». Pour lutter contre le piratage, et surtout les sites étrangers qui échappent à la législation américaine actuelle, le projet de loi veut notamment forcer les FAI et les moteurs de recherche à censurer le Web pour empêcher les utilisateurs d'accéder à des pages jugées illégales. De Google à Mozilla, plus de 50 acteurs du Net ont écrit au Congrès via une page dans le New York Times pour dénoncer les problèmes techniques et les dérives potentielles du projet de loi, qui risquerait «de freiner l'innovation en ligne» par peur de poursuites judiciaires. Mercredi, Google va également publier sur sa page d'accueil expliquant les raisons de son opposition à SOPA. Outre Wikipédia, le site Reddit va également se mettre hors ligne mercredi pour 12 heures. En revanche, Twitter a écarté de rejoindre le mouvement. Son patron, Dick Costelo, estime que «fermer un business global en réaction à un problème national est ridicule». Plusieurs manifestations sont prévues à New York et Washington ce mercredi. Initialement, le projet de loi bénéficiait d'un vaste soutien au Congrès. Mais face à la grogne montante, plusieurs élus ont pris leurs distances. Surtout, lundi, la Maison Blanche a indiqué qu'elle ne «soutenait pas» le texte, tout en appelant à une réforme pour mieux lutter contre le piratage.