On se doutait bien qu'avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ce ne sera pas un long tranquille, mais là c'est au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer. Le républicain ne sera pas seulement un problème pour les démocrates, pour les électeurs américains que ses lubies effrayent, pour les transgenres et LGBT+, il le sera aussi pour la paix dans le monde. Une source d'instabilité de plus, alors que l'Humanité se coltine déjà les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, la menace chinoise sur l'île rebelle de Taïwan, etc. Trump et Poutine, 2 faces d'une même pièce ? Trump et le président russe Vladimir Poutine, 2 faces d'une même pièce, 2 fossoyeurs du frêle équilibre mondial ? Quand le président américain dit quelque chose il faut toujours le prendre au sérieux, surtout quand il s'agit de rendre l'Amérique plus forte, plus riche, quelle que soit la voie empruntée. Justement le futur occupant de la Maison Blanche – il s'installera le 20 janvier prochain – a évoqué des conquêtes territoriales qui font déjà grand bruit : le canal de Panama et le Groenland. Rien que ça. Le 47e président des USA a lâché la missive sur son réseau social Truth, qu'il avait créé suite à son bannissement de Twitter pour toutes les horreurs qu'il débitait. «Notre marine et notre commerce sont traités de manière particulièrement injuste [...] Les droits (de passage) que font payer le Panama sont ridicules», a pesté le Républicain, avant de qualifier les droits de passage d'«arnaque» qui «cessera immédiatement»… Ne dit-on "Qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage" ? Trump a semble-t-il trouvé un bon prétexte pour guerroyer contre le Panama, un bras de fer que bien entendu il remporterait haut la main. Rappelons que l'administration du canal de Panama, après le retrait officiel des Etats-Unis en 1914, a été restituée aux Panaméens en 1999, sur la base d'un document paraphé par le président démocrate Jimmy Carter en 1977. Depuis il n'y a eu aucune vague…, jusqu'à samedi dernier. «C'était seulement au Panama de le gérer, pas à la Chine ou à qui que ce soit d'autre (…). Nous ne le laisserions ni le laisserons JAMAIS tomber entre de mauvaises mains !», a tempêté Trump le 21 décembre 2024. Si le Panama ne peut pas assurer «le fonctionnement sûr, efficace et fiable» de cette voie maritime, «nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter», a asséné le républicain. L'homme le plus puissant de la planète – "la raison du plus fort" étant "toujours la meilleure" -dit à qui veut l'entendre que «38 000 Américains (étaient) morts à cause de moustiques dans la jungle pendant la construction (…). Lorsque le président Jimmy Carter l'a bêtement offert, pour un dollar, pendant son mandat, c'était uniquement au Panama, et non à la Chine ou à qui que ce soit d'autre, de le gérer». Le président du Panama tente de donner le change en clamant que le canal est une propriété nationale et le restera, mais personne n'est dupe, si Trump en fait vraiment une affaire personnelle ce sera vite plié. «Nous verrons bien», a répliqué le républicain à son homologue panaméen. Et pour bien installer la panique en face le successeur de Joe Biden a posté un cliché avec le drapeau américain bien en évidence sur le canal. Ambiance. Si les USA franchissent le Rubicon qui empêchera Pékin de dévorer Taïwan? Les calculettes tournent déjà, à commencer par Washington. Normal quand on sait que le canal de Panama capte 5% du trafic maritime mondial et qu'il est incontournable pour les navires circulant entre l'Asie et la côte est des Etats-Unis. Cela évite aux bateaux un long, dangereux et très coûteux détour par l'extrémité méridionale de l'Amérique du Sud. En octobre dernier l'Autorité du canal de Panama avait officialisé un chiffre d'affaires de quelque 5 milliards de dollars pour la dernière année fiscale. Le bruit des espèces sonnantes est arrivé aux oreilles du milliardaire américain. A côté de ça il y a le Groenland, qui a également une importance géostratégique et économique majeure. Dès 2018 Trump avait lancé son ballon d'essai sur la réquisition de ce territoire, ses conseillers avaient tiqué et pris ça pour une plaisanterie très douteuse, raconte le "New York Post". Mais le dossier est revenu, toujours sur Truth Social… Trump a profité de la désignation de Ken Howery, le fondateur de PayPal, au poste d'ambassadeur des USA au Danemark (il était en fonction en Suède lors du premier mandat du républicain) pour glisser que «la propriété et le contrôle du Groenland (étaient) une nécessité absolue», une affaire relevant de la «sécurité nationale» et de «la liberté dans le monde entier». Et Trump pourrait foncer d'autant plus que le président russe lui aussi lorgne les ressources de l'Arctique. Encore Poutine, décidément. Mais il y a un autre acteur, et pas des moindres : la deuxième puissance économique du monde, la Chine. Si Washington dévore le canal de Panama et jette son dévolu sur le Groenland qui empêchera Pékin de faire main basse sur Taïwan, au nom de la "jurisprudence Trump" ? Qui ? L'humanité pourrait vite regretter le bon vieux Biden et ses atermoiements, ses errements et sa main qui tremble face à la Russie et à Israël…
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