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Sénégal : Exil doré au Maroc pour Macky Sall, baisse des salaires, suppression des subventions et des exonérations pour les citoyens
Publié dans Tunisie Numérique le 18 - 02 - 2025

"Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite", avait asséné en 2007 le Premier ministre français François Fillon (c'est pire en 2024). Le Sénégal n'en est pas là, les gros revenus du gaz et du pétrole empêcheront le crash, mais le pays ne pourra pas enjamber le lourd héritage du régime de Macky Sall et ses déflagrations. Ils feront mal. En septembre 2024 on vous parlait de l'ampleur des crimes financiers qui parsèment le dernier mandat du président Sall, dont les plus graves, assimilables à de la haute trahison, sont le maquillage des comptes publics, le travestissement de la dette et de la croissance pour continuer à bénéficier des largesses des bailleurs de fonds. Des pontes de l'ancien ont commencé à payer pour cette fraude à large échelle qui a généré beaucoup d'enrichissement illicite. Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques (2019 – 31 mars 2024) met le doigt sur l'ampleur des dégâts.
C'est pire que tout ce qu'on pouvait imaginer. Macky Sall goutte aux joies de son exil doré à Marrakech (Maroc), chez son ami le roi Mohammed VI, ses concitoyens goutteront aux joies du déclassement et de l'austérité. En septembre 2024 le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, avait averti sur le creusement de la dette publique et du déficit budgétaire. Le gouvernement précédent avançait une dette équivalente à 65,9% du PIB, Sonko lui disait 76,3%. La Cour des comptes dit plus 99,5% du PIB. Idem pour le déficit budgétaire moyen entre 2019 et 2023, il s'établirait à 10,4%, soit près du double des 5,5% mentionnés officiellement.
Voir les grandes lignes de ce rapport explosif :
Une dette largement sous-évaluée et des anomalies comptables massives
Le rapport de la Cour des comptes révèle des écarts majeurs entre les chiffres annoncés et la réalité des finances publiques. Parmi les irrégularités les plus graves :
* Surfinancement inexpliqué : Des emprunts excédentaires ont été contractés sans justification claire, certains ayant servi à des dépenses hors budget.
* Prêts et endettement bancaire dissimulés : Une partie de la dette publique n'a jamais été retracée dans les comptes de l'Etat, notamment via des crédits directs et des substitutions de débiteurs.
* Encours de la dette sous-évalué : Les chiffres officiels minimisaient l'ampleur de l'endettement réel.
Un exemple frappant concerne un emprunt obligataire Sukuk SOGEPA de 2022, dont un reliquat de 114,4 milliards de F CFA n'a jamais été reversé au Trésor public, soulevant de sérieux doutes sur la gestion des fonds empruntés.
Manipulation des chiffres budgétaires et déficits occultés
Les pratiques budgétaires mises en lumière par la Cour des comptes confirment des manipulations destinées à masquer l'état réel des finances publiques :
* Rattachement artificiel de recettes : Afin de réduire artificiellement le déficit apparent, certaines recettes ont été attribuées à des exercices antérieurs.
o En 2022, le gouvernement affichait un déficit de 6,10 % du PIB, alors qu'en réalité, il atteignait 6,56 %.
o En 2023, l'écart se reproduit : 4,9 % officiellement, contre 5,17 % en réalité.
Des milliards transférés sans contrôle
La gestion des dépenses publiques fait également l'objet de critiques sévères. Entre 2019 et 2023, 2 562,17 milliards de F CFA ont été transférés vers des Services Non Personnalisés de l'Etat (SNPE), soit 28 % des transferts budgétaires. Ces comptes, échappant aux circuits budgétaires traditionnels, rendent difficile toute traçabilité des fonds.
Deux comptes de dépôt en particulier sont mis en cause :
1. Le compte CAP/Gouvernement:
o 1 343,57 milliards de F CFAy ont été décaissés en quatre ans, avec plusieurs dépenses non justifiées.
o Parmi elles, 6,48 milliards de F CFA auraient été utilisés pour un loyer et 4 milliards de F CFA pour Air Sénégal, sans explication transparente.
2. Le Programme de Défense des Intérêts Economiques et Sécuritaires du Sénégal (PDIES):
o Depuis sa création en 2017, ce programme a absorbé 303,03 milliards de F CFA, sans obligation de justification.
o Plusieurs engagements financiers semblent avoir été réalisés en dehors des règles budgétaires.
Dépenses extra-budgétaires et exonérations fiscales opaques
Autre révélation du rapport : l'existence de dépenses extra-budgétaires financées directement via des comptes bancaires commerciaux, sans passer par le circuit budgétaire officiel. Ces pratiques, ordonnées directement par le ministère des Finances, ont contribué à fausser les chiffres du déficit réel.
De plus, la gestion des exonérations fiscales laisse apparaître des zones d'ombre préoccupantes :
* En 2021, l'Etat a accordé 952,7 milliards de F CFA d'exonérations fiscales, mais aucune donnée n'a été fournie pour 2022 et 2023, en violation des obligations de transparence imposées par l'UEMOA.
Le président Faye cueilli à froid par l'ampleur des dégâts
Dès son retour du Sommet de l'Union africaine, à Addis-Abeba (Ethiopie), le président Bassirou Diomaye Faye a commenté sur la RTS le rapport de la Cour des comptes. Il a déclaré que cet exercice de vérité et de transparence, les pouvoirs publics le doivent aux Sénégalais. «C'est la Justice qui nous l'exige. Nous avons juré de respecter la loi et de la faire respecter par tous les Sénégalais. Ce que nous faisons, c'est un devoir de responsabilité. Il n'y a rien d'extraordinaire. Cette démarche relève d'une stricte application des textes en vigueur», a déclaré le chef de l'Etat.
«Les résultats de l'audit ont mis en exergue des manquements d'une gravité inouïe. Le poids de la dette du Sénégal est extrêmement important et a freiné nombre de nos ambitions et initiatives. En prenant nos fonctions, nous avons découvert un pays aux finances exsangues. Les fonds que nous espérions mobiliser pour relancer l'économie et améliorer le quotidien des citoyens sont quasi inexistants. La dette est colossale, les ressources financières sont maigres, alors que nous avons de grandes ambitions pour le Sénégal», a-t-il ajouté.
«Si nous avions un seul engagement, aujourd'hui il est multiplié par dix. Nous devons trouver des solutions innovantes et durables pour sortir notre pays de cette impasse», a-t-il conclu…
La thérapie de choc
Justement en parlant des "solutions" pour requinquer les finances du pays, le ministre secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, les a évoquées le 16 février 2025 sur la RTS. Il a exposé des réformes urgentes pour relever les défis budgétaires et améliorer la situation économique. Tout ça se fera en 24 mois, si tous les grands acteurs et organismes publics jouent leurs partitions. Le pays s'est embarqué dans la stratégie Vision Sénégal 2050 et le premier plan quinquennal est déjà sur orbite. Il était question de baisser drastiquement le train de vie de l'Etat, le rapport de la Cour des comptes accélère le processus.
Le premier axe sera «les dépenses» publiques, à commencer par les agences gouvernementales et certains organismes budgétivores, un problème soulevé par Faye 3 jours après son élection. «Il y en a à la pléthore. Il va y avoir des suppressions d'agences», a confirmé le ministre.
Deuxième axe : les exonérations fiscales. «On approche les 1000 milliards. On va regarder pour que les exonérations restent les exonérations qu'il faut».
Troisième axe : les subventions. «Ces subventions, il faut qu'on se dise la vérité. Il faut qu'on s'assoie autour d'une table et en parler. La subvention à l'électricité, la subvention au carburant. Tout le monde en profite. Il va falloir faire de sorte que cette subvention bénéficie exclusivement à ceux à qui ça doit bénéficier, aux populations vulnérables. Mais les autres, il faut que nous retournions à la vérité des prix. Sinon, ça n'ira pas», a lâché M. Lo…
Rappelons que dès octobre 2022 le FMI avait exigé du gouvernement de Sall qu'il rogne la compensation, en soulignant d'autres problèmes lourds dont la dette. Mais les autorités avaient négocié un renvoi des pilules amères pour s'éviter la grogne populaire. Finalement c'est le gouvernement de Sonko qui a hérité de la patate chaude.
Dernier axe : les salaires. Le Sénégal a la chance que sa fonction publique ne soit pas pléthorique (grâce aux ajustements structurels à partir de 1979), moins de 250 000 agents sur 17 millions d'habitants. Mais les salaires des cadres et hauts dirigeants sont montés à des niveaux stratosphériques sous le règne de Macky Sall, sans doute pour entretenir une clientèle politique…
"Il faut également, et ça, il ne faut pas que ça soit un tabou. Il faut un rebasing salarial. Les gens se plaignent parfois de salaires élevés, dans les agences, dans certaines directions générales, etc. Même le Premier ministre en parle. Les salaires vont diminuer quelque part. C'est simplement dire qu'il faut que ceux qui ont des salaires élevés fassent un effort temporaire ou définitif, les autorités le feront. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne va pas toucher aux petits salaires», a annoncé le ministre.
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