Des dizaines de manifestants du groupe Jewish Voice for Peace ont investi, ce jeudi 14 mars, le hall de la Trump Tower à New York pour dénoncer l'arrestation et la détention de Mahmoud Khalil, un étudiant pro-palestinien de l'université de Columbia. Ce dernier, âgé de 30 ans, est accusé par l'administration Trump d'avoir tenu des propos en faveur du Hamas et risque l'expulsion des Etats-Unis. Un rassemblement de protestation au cœur de Manhattan Vêtus de t-shirts rouges rappelant le slogan « Make America Great Again », les manifestants ont scandé « Ramenez Mahmoud à la maison maintenant ! » et brandi des pancartes où l'on pouvait lire « Les Juifs disent : arrêtez d'armer Israël ». Ils ont exprimé leur indignation face à la politique de Donald Trump, qu'ils accusent de criminaliser le militantisme pro-palestinien. Après plusieurs sommations des forces de l'ordre, 98 manifestants ont été arrêtés pour intrusion, obstruction et refus d'obtempérer, selon un communiqué de la police new-yorkaise. Kaz Daughtry, maire adjoint chargé de la sécurité publique, a précisé que l'évacuation du gratte-ciel s'était déroulée sans incident majeur. Une arrestation controversée Mahmoud Khalil, résident permanent aux Etats-Unis, a été interpellé samedi dernier à New York et placé dans un centre de détention des services de l'immigration en Louisiane. L'administration Trump cherche à l'expulser, l'accusant d'être un « étudiant étranger radical pro-Hamas ». Dans un message posté sur Truth Social, Donald Trump a déclaré que son arrestation était « la première d'une longue série », réaffirmant sa volonté de sévir contre les manifestations anti-israéliennes sur les campus américains. Des figures juives dénoncent une dérive autoritaire Pour Jane Hirschmann, militante et descendante de survivants de l'Holocauste, l'arrestation de Mahmoud Khalil est « une dérive autoritaire inquiétante ». « En tant que juifs de conscience, nous savons où cela mène. C'est ce que font les fascistes », a-t-elle dénoncé. De son côté, James Schamus, professeur juif à Columbia, a critiqué « l'écran de fumée » de Trump sur l'antisémitisme : « Je suis ici pour exiger que notre judéité ne soit pas utilisée comme une arme contre les droits fondamentaux des citoyens américains ». Une nouvelle escalade dans la répression des mouvements pro-palestiniens L'administration Trump a récemment coupé 400 millions de dollars de subventions à l'université de Columbia, dénonçant son manque de fermeté contre les manifestations étudiantes en soutien à Gaza. Cette décision s'inscrit dans une politique plus large de répression des mouvements pro-palestiniens aux Etats-Unis. La Trump Tower, située sur la 5e Avenue à Manhattan, abrite la Trump Organization ainsi que la résidence de Donald et Melania Trump. Leur fils, Barron Trump, y vit actuellement depuis qu'il a intégré l'université de New York. Vers une intensification des tensions ? Cette manifestation marque une nouvelle escalade dans les tensions entre les militants pro-palestiniens et l'administration Trump. Alors que les manifestations contre la guerre à Gaza continuent de secouer les campus américains, les opposants à la politique de la Maison-Blanche craignent un durcissement des mesures répressives dans les semaines à venir. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!