Une offensive contre l'administration fédérale Deux mois après son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump poursuit sa politique de réduction de l'administration fédérale. Ce jeudi, le président américain a signé un décret visant à "éliminer" le ministère de l'Education, une initiative saluée par l'aile droite du Parti républicain mais vivement critiquée par les démocrates. "Nous allons le fermer et le fermer le plus rapidement possible", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche, entouré d'enfants assis à des pupitres. Créé en 1979, le ministère de l'Education joue un rôle clé dans l'attribution de bourses et le financement des établissements scolaires dans les zones défavorisées. La ministre de l'Education Linda McMahon a déjà supprimé 2 000 postes, soit la moitié des effectifs du ministère. Elle a reçu pour mission d'initier le processus de démantèlement total de cette administration fédérale. Un débat explosif au Congrès Si ce décret marque une étape majeure dans la réforme engagée par Trump, sa mise en œuvre complète nécessite un vote du Congrès. Le Sénat, où les républicains disposent de 53 sièges, devra rassembler 60 voix pour adopter une loi mettant fin à l'existence du ministère. Un obstacle majeur, d'autant plus que les démocrates dénoncent un projet "destructeur et dévastateur". Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a appelé à bloquer cette initiative en justice, la qualifiant de "coup de force tyrannique". Une démarche qui pourrait s'inspirer du récent rejet par un tribunal fédéral du projet de démantèlement de l'USAID, jugé "probablement inconstitutionnel". Un enjeu électoral et idéologique La suppression du ministère de l'Education s'inscrit dans la volonté de Trump de réduire l'intervention de l'Etat fédéral au profit des gouvernements locaux. "Nous voulons rendre l'éducation aux Etats, là où elle doit être", a-t-il affirmé, en saluant les gouverneurs Ron DeSantis (Floride) et Greg Abbott (Texas), deux figures de la droite radicale. Les conservateurs reprochent depuis longtemps aux écoles publiques d'être des lieux d'"endoctrinement progressiste". Certains Etats, notamment dans le Sud, ont déjà imposé des restrictions sur l'enseignement de l'histoire de l'esclavage et ont retiré des bibliothèques scolaires des livres abordant des thèmes comme l'homosexualité ou le racisme. Quel avenir pour l'éducation aux Etats-Unis ? Malgré la réduction annoncée de l'administration fédérale, Trump assure que certains programmes essentiels seront préservés, notamment les bourses scolaires pour les élèves défavorisés et en situation de handicap. Toutefois, la fin du ministère de l'Education remettrait en cause l'attribution de subventions fédérales cruciales pour les écoles les plus vulnérables. L'opposition, notamment les syndicats d'enseignants et plusieurs élus démocrates, promet de mener une bataille judiciaire pour empêcher ce démantèlement. "Monsieur le président, rendez-vous au tribunal", a lancé Randi Weingarten, présidente du syndicat AFT, sur X (ex-Twitter). Alors que les débats s'annoncent houleux au Congrès et devant les tribunaux, la décision de Trump pourrait redessiner en profondeur le paysage éducatif américain. Reste à savoir si son projet survivra aux nombreux obstacles législatifs et juridiques qui se dressent devant lui. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!