À l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie tunisienne, ce samedi 3 mai 2025, le professeur Khaled Abid, Directeur de l'Institut supérieur de l'histoire de la Tunisie contemporaine à la Manouba, a souligné que l'on ne peut pleinement comprendre la place de la diplomatie tunisienne dans le monde sans revenir à ses racines militantes, lorsqu'elle fut l'un des instruments du mouvement national avant l'indépendance. Khaled Abid a affirmé que le succès de la politique étrangère tunisienne ne résulte pas uniquement des efforts déployés par l'Etat après l'indépendance, mais aussi d'un héritage accumulé par des hommes rompus aux mécanismes diplomatiques, ayant défendu la cause tunisienne dans les capitales décisionnelles du monde. Il a expliqué que les pères fondateurs de la politique étrangère tunisienne avaient acquis leurs compétences en établissant des bureaux du mouvement national à l'étranger. Cette expérience précieuse a été réinvestie après l'indépendance, lors de la création du ministère des Affaires étrangères. Cette assise historique, a-t-il ajouté, explique la position de choix qu'a rapidement occupée la Tunisie sur la scène internationale dès les premières années de son indépendance. Il a notamment rappelé que le leader Mongi Slim fut l'un des premiers à présider l'Assemblée générale des Nations unies, et que la Tunisie fut membre fondateur du Mouvement des non-alignés ainsi que de plusieurs organisations régionales et internationales. Abid a également souligné que les principes fondamentaux qui ont façonné la politique étrangère tunisienne demeurent d'actualité. Au premier rang figure le respect du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, notamment arabes, ainsi que la volonté de bâtir des relations équilibrées avec l'ensemble des puissances internationales, y compris au plus fort de la guerre froide. « Même lorsque la Tunisie était perçue comme proche du camp occidental, elle a toujours refusé de s'aligner et a préservé l'indépendance de sa décision souveraine », a-t-il insisté. Parmi les exemples les plus marquants de cette autonomie, Abid cite la position tunisienne en faveur du retour de la République populaire de Chine à son siège aux Nations unies au début des années 1970, alors que Washington déployait d'importants efforts pour s'y opposer. « Il n'était donc pas surprenant que la Tunisie accueille alors l'une des figures majeures du communisme mondial, Zhou Enlai, Premier ministre chinois de l'époque », a-t-il déclaré. En conclusion, Abid a réaffirmé que ces principes n'ont jamais empêché la Tunisie de maintenir d'excellentes relations avec la majorité des pays du monde. Il a souligné que le respect de la souveraineté, la neutralité positive et l'ouverture à tous les partenaires ont toujours constitué les fondements de l'école diplomatique tunisienne. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!