Le diplomate et analyste politique Abdallah Abidi a réagi, ce mardi 6 mai 2025, à la décision du gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahou d'élargir l'offensive dans la bande de Gaza, estimant que cette escalade éloigne la perspective d'un cessez-le-feu et rend improbable toute fin de la guerre à court terme. Dans une déclaration accordée à Tunisie Numérique, Abidi a affirmé que cette intensification du conflit profite avant tout à Netanyahou lui-même, qui cherche ainsi à échapper à d'éventuelles poursuites judiciaires liées à des affaires personnelles susceptibles d'être relancées si la guerre venait à s'achever dans des circonstances normales. Il a également suggéré que cela pourrait en partie expliquer le maintien en détention de plusieurs otages par le mouvement Hamas. Dans le même contexte, il a souligné que la décision d'élargir le champ de la guerre est aujourd'hui facilitée par la conjoncture régionale. La chute du régime syrien et la perte de son influence ont, selon lui, permis à Israël d'étendre sa zone d'action, jusqu'à frapper des cibles en territoire syrien, voire viser le palais présidentiel à Damas, sans rencontrer de réaction notable de la part des autres régimes arabes ni d'intervention effective de la communauté internationale. Abidi a rappelé qu'Israël, depuis sa création, n'a jamais reconnu l'existence d'un Etat palestinien. Il a affirmé que les évolutions rapides dans la région ont inscrit la question palestinienne dans un conflit plus large et plus complexe, marqué par une reconfiguration des équilibres géopolitiques régionaux et mondiaux. Une dynamique qui s'est accentuée, selon lui, avec l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis et le renforcement de l'axe américano-israélien. Il a conclu en avertissant que ces transformations ne se limiteront pas à la Palestine, mais pourraient affecter d'autres pays de la région et remettre en question certains régimes en place. Il n'a pas exclu qu'Israël cherche à étendre davantage son influence, notamment à la lumière des bouleversements vécus par des pays comme l'Irak, la Syrie, la Libye ou le Yémen — et cette dynamique, selon lui, pourrait même concerner l'Egypte. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!