Le Québec a enregistré une croissance démographique significative en 2024, principalement portée par l'immigration, alors que la fécondité a atteint un niveau historiquement bas, selon le Bilan démographique publié jeudi par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Au 1er janvier 2025, la population de la province s'élevait à 9,11 millions d'habitants, en hausse de 155 300 personnes sur un an. Bien que cette croissance soit inférieure à celle de 2023 (+193 400), elle demeure l'une des plus élevées jamais observées dans l'histoire du Québec. L'immigration temporaire, moteur principal de la croissance Comme les années précédentes, l'immigration internationale a été le principal levier de cette dynamique démographique. Le solde migratoire international a ajouté 158 600 personnes à la population québécoise en 2024, contre 200 300 en 2023. Ce recul s'explique par le ralentissement de l'immigration temporaire, bien qu'elle reste prépondérante. En détail, le Québec a accueilli 103 700 résidents non permanents (RNP) — essentiellement des travailleurs étrangers temporaires, étudiants internationaux et demandeurs d'asile — contre 152 100 en 2023. Ces flux ont connu une croissance soutenue au début de l'année, avant de revenir à des niveaux prépandémiques en fin d'année. En parallèle, 59 500 personnes ont obtenu le statut de résident permanent au Québec, un chiffre en légère hausse par rapport à 2023 (52 800). Un solde naturel devenu négatif En contraste avec la dynamique migratoire, le bilan naturel (naissances moins décès) est passé en territoire négatif. En 2024, 77 400 bébés sont nés au Québec, contre 78 800 décès enregistrés la même année, soit une perte nette de 1 400 personnes sur ce seul indicateur. Ce phénomène était attendu, selon l'ISQ, dans la mesure où le solde naturel ne cessait de diminuer depuis plusieurs années. Le taux de fécondité a atteint 1,33 enfant par femme, un creux historique, battant le précédent record de 1,36 en 1987. Cette tendance, toutefois, n'est pas propre au Québec, précise l'Institut, soulignant que la province affiche toujours un taux supérieur à celui de la plupart des provinces canadiennes et conforme à la moyenne des pays développés. Espérance de vie stable mais en ralentissement L'espérance de vie des Québécois en 2024 s'est établie à 82,7 ans, soit 84,4 ans pour les femmes et 80,9 ans pour les hommes. Ces niveaux demeurent relativement stables depuis 2016, marquant une forme de stagnation après plusieurs décennies de progression continue. Le phénomène est également observé dans d'autres pays avancés. Malgré ce ralentissement, le Québec reste l'un des territoires où l'espérance de vie est la plus élevée au monde, dépassant de près d'une année la moyenne canadienne et de quatre ans celle des Etats-Unis, selon les comparatifs de l'ISQ. Ainsi, le bilan démographique 2024 du Québec met en lumière un modèle de croissance fondé sur l'immigration, en réponse à un déclin naturel accéléré par la baisse de la fécondité et le vieillissement de la population. Cette transition pose des enjeux importants en matière de politiques publiques, notamment en termes de logement, d'intégration et de planification des services sociaux, alors que la province s'adapte à une nouvelle réalité démographique. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!