TUNIS (TAP) - M. Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, a déclaré que la révolution du 14 janvier 2011 a révélé un certain nombre de disfonctionnements et de disparités de nature économique et sociale, notamment aux niveaux de l'emploi, l'investissement et du développement régional. Il a dans ce cadre mis l'accent sur la nécessité d'adopter des réformes économiques et sociales qui devraient se traduire par une rupture avec les anciens agissements. Le programme de relance économique d'urgence, initié par le gouvernement provisoire qui comporte 20 mesures, ''constitue un acquis important pour la Tunisie,'' a précisé le ministre. Au cours d'une rencontre avec la presse, tenue mardi à Tunis, le ministre a affirmé que ce programme de réformes baptisé « Gouvernance, Opportunités et développement Inclusif » s'articule autour de 4 axes. Il s'agit de la gouvernance, le secteur financier, l'emploi et le développement régional et les secteurs sociaux. Analysant les différents axes de ce programme, le ministre a souligné que le taux de croissance de 5%, enregistré au cours des dernières années, n'a pas pu résorber le chômage et notamment des diplômés du supérieur. Et de préciser que le disfonctionnement structurel est enregistré aux niveaux des demandes et de création d'emplois. Le deuxième disfonctionnement concerne la faiblesse du niveau d'investissement privé. Le déficit d'entrepreneuriat, a-t-il indiqué, est notamment dû à l'altération du climat de confiance, la propagation du favoritisme et de la corruption qui entravent la réalisation de méga projets. Le ministre a affirmé que le programme de réformes visant à soutenir l'activité économique constituera un cadre permettant de mettre en place une approche participative, outre de demander des comptes aux responsables. Sur le long terme, le programme prévoit des mesures s'articulant sur la bonne gouvernance. Cet axe comprend 7 points visant à renforcer la transparence, garantir la concurrence et limiter les mesures sélectives. Il s'agit de réviser la loi sur les associations en encourageant la création d'associations de développement eu égard à leur rôle dans l'élaboration de politiques de développement, notamment, dans les régions de l'intérieur. Le ministre a indiqué que l'accès à l'information et aux documents administratifs des organismes publics, constitue une mesure révolutionnaire qui aura un impact positif au niveau de l'accès aux sources d'informations et la liberté d'expression. M. Triki a en outre affirmé que la réglementation des marchés publics vise à améliorer l'efficacité et la transparence des procédures de passation des marchés publics et de réduire la durée du processus de décision sans en compromettre la qualité. Une commission supérieure de réforme administrative sera créée en vue d'identifier les points forts et les points faibles de l'administration tunisienne et de renforcer son apport au service des opérateurs économiques et des citoyens. S'agissant du deuxième axe du programme qui concerne la réforme du secteur financier, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de créer de nouveaux financements, notamment des micro-crédits et d'œuvrer à la mise en place des fondements de la bonne gouvernance, notamment au sein des entreprises bancaires. Concernant le volet emploi et développement régional, M. Triki a souligné que les réformes adoptées visent à renforcer les mécanismes de création d'emploi et améliorer l'employabilité en développant les perspectives d'insertion à la vie professionnelle, particulièrement pour les jeunes diplômés du supérieur et les sans emploi dans les régions intérieures et défavorisées. Le programme de réforme concernant les secteurs sociaux vise le renforcement du cadre institutionnel régissant la prestation des services publics de base, notamment les services de santé dans les régions de l'intérieur. M. Triki a, par ailleurs, précisé que le programme de réformes «Gouvernance, Opportunités et Développement Inclusif » s'inscrit dans le cadre du plan national de relance socio-économique qui vise à aider la Tunisie à dépasser avec succès cette phase transitoire en offrant une réponse à la fois rapide et efficace aux besoins urgents et immédiats engendrés par la révolution.