PHNOM PENH (TAP) - Le procès tant attendu des quatre plus hauts responsables khmers rouges encore en vie, jugés notamment pour génocide, s'est officiellement ouvert lundi à Phnom Penh devant le tribunal parrainé par l'Onu, plus de trente ans après les faits. L'idéologue du régime de Pol Pot ou « Frère Numéro Deux » Nuon Chea, le ministre des Affaires étrangères, Ieng Sary, le président du « Kampuchea démocratique » Khieu Samphan et la ministre des Affaires sociales Ieng Thirith, répondront de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. Ils devront s'expliquer sur la mise en oeuvre méthodique et calculée, entre 1975 et 1979, d'une utopie marxiste délirante qui a tué d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions quelque deux millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge de l'époque. De lundi à jeudi, ces audiences préliminaires seront consacrées à des questions de procédures, notamment les listes de témoins. Avant une suspension pour quelques semaines d'un procès qui doit durer des années. Les premiers témoignages des accusés, en détention dans un bâtiment attenant au tribunal depuis leur arrestation en 2007, ne sont attendus au plus tôt qu'en août.