TUNIS (TAP) - Le ministère de la Justice s'est déclaré étonné des raisons qui sont à l'origine de la grève des magistrats de trois jours à laquelle a appelé le syndicat des magistrats tunisiens, des raisons qui se rapportent à l'institution de la promotion automatique des magistrats et au projet de décret-loi portant organisation de la profession d'avocat. Dans un communiqué rendu public, lundi, le ministère dément la conclusion d'un accord entre le département et le syndicat sur le principe de promotion automatique des magistrats, soulignant que le projet de décret-loi relatif à la profession d'avocat ne peut en aucun cas constituer un motif pour appeler à la grève, à l'heure où tous les tunisiens attendent de l'ensemble des magistrats y compris ceux qui appartiennent au syndicat des magistrats qu'ils contribuent à la réussite de la transition démocratique et accélèrent le traitement des affaires de corruption et de malversation dans lesquelles sont impliqués plusieurs symboles de l'ancien régime. Dans ce communiqué, le ministère rappelle le syndicat des magistrats des dispositions de l'article 18 de la loi organique des magistrats qui "interdit formellement aux membres du corps judiciaire, la grève et toute action concertée de nature à perturber, entraver ou arrêter le fonctionnement des juridictions", appelant le syndicat à faire prévaloir le sens de la responsabilité et l'obligation de respect de la loi afin que les magistrats puissent se consacrer à leur devoir sacré. Il est à signaler que le bureau exécutif du syndicat des magistrats tunisiens a appelé, samedi, tous les magistrats à observer une grève de trois jours, à partir du mardi, tout en prenant en considération les cas d'urgence, et ce pour protéger les droits des justiciables.