TUNIS (TAP) - Le Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT) a été empêché, dimanche, d'organiser son meeting à la salle couverte des sports à la cité Ettadhamen, où un attroupement a rendu impossible l'organisation de cette manifestation. Les manifestants ont sommé les militants de ce parti à quitter complètement les lieux, déchirant les affiches et tentant d'accéder par la force à l'intérieur de la salle, ce qui a provoqué un état de panique qui s'est soldé par la destruction des portes et des fenêtres de la salle. L'absence des forces de l'ordre se fait criante. L'un des manifestants qui a préféré garder l'anonymat a déclaré à l'agence TAP que la réaction des manifestants est justifiée par leur manque de confiance et leur déception des partis politiques et des fausses promesses. « Nous voulons des actions et non point des discours », a-t-il tempêté, dans une allusion à la pauvreté et la marginalisation dont souffrent les habitants de cette cité populaire à forte densité démographique. Un autre manifestant a déclaré à la TAP que sa réaction est motivée par son refus catégorique des positions de ce parti et de son idéologie qui n'est pas en accord, selon ses dires, avec les croyances et l'identité arabo-musulmane du peuple tunisien. Joint au téléphone, le porte-parole officiel du PCOT Hamma Hammami a accusé le ministère de l'Intérieur de complicité avec les manifestants, justifiant ces accusations par l'absence de ses unités pour sécuriser le meeting alors qu'elle en était informée. Après avoir dénoncé fermement ces agissements, il a laissé entendre que « des parties cherchent à semer la zizanie et la discorde pour confisquer et faire avorter la Révolution tunisienne ». Il a par ailleurs fait savoir que ce genre d'agissements n'empêchera pas son parti de « poursuivre son chemin aux côtés des autres forces démocratiques et progressistes en vue de réussir cette révolution et de réaliser ses objectifs ».