TRIPOLI (TAP) - Après quatre jours de siège, une trentaine de journalistes étrangers attendaient toujours mercredi de pouvoir quitter leur hôtel, situé à un seul kilomètre du QG de Mouammar Kadhafi pris par les rebelles. La grande partie des soldats armés qui surveillaient les journalistes à l'hôtel Rixos ont disparu, après la prise du QG de Kadhafi, laissant une poignée derrière eux habillés en civil et armés de kalachnikov. Portant gilets pare-balles et casques, les journalistes sont logés au premier étage de l'établissement. L'électricité y a été rétablie mais pas l'eau. Le réseau de téléphonie mobile reste néanmoins très perturbé. Ils disent être dans le noir, ne sachant pas ce qui les attend; soit les rebelles vont débarquer à leur hôtel sans résistance, soit il y aura des combats. Il ont accroché des banderoles sur lesquelles ils ont écrit: TV, Presse, ou en encore en arabe: "presse, ne tirez pas". Le matin, certains des journalistes ont tenté de s'aventurer à quelques mètres hors de l'hôtel du centre de la capitale mais des tirs ont éclaté. Et l'un des hommes armés leur a ordonné de rentrer. "Il faut attendre, soit les rebelles vont venir soit les soldats" du régime, leur a-t-il lancé. Les journalistes disent aussi craindre les francs-tireurs. La veille, l'hôtel a essuyé des tirs de balles perdues au moment où le QG du dirigeant Mouammar Kadhafi dans le quartier de Bab al- Aziziya tombait aux mains des rebelles. Le complexe est séparé de l'hôtel par un espace boisé. Des tirs sporadiques avaient été aussi entendus dans l'établissement. Durant les derniers jours, les hommes armés, en nombre plus grand, entraient se ravitailler ou faire un tour de surveillance dans l'hôtel. Les journalistes avaient été privés pendant deux nuits d'eau et d'électricité, alors que la nourriture se fait rare. L'hôtel avait été déserté depuis plusieurs jours par son personnel et sa direction. Et des officiels du régime ont aussi disparu de l'établissement qui leur servait de siège durant ces derniers mois. Même Seif al-Islam, fils influent de Mouammar Kadhafi, y était venu lundi avant l'aube après avoir été donné pour capturé par le rebelles. Lui, son père et toute la famille Kadhafi reste introuvable. Les journalistes ont reçu des laissez-passer de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en vue d'une éventuelle évacuation par mer.