TUNIS, 21 jan 2010 (TAP) - «Les nouveaux acteurs de l'après-crise: administrateurs de sociétés» tel est le thème du colloque qui a été organisé, jeudi, à Tunis, par l'Institut tunisien des administrations (ITA) en partenariat avec l'Institut français des administrateurs (IFA). Ce thème, d'une grande actualité, ne manque pas d'enjeux dans la mesure où de nos jours le développement, la performance et la pérennité des entreprises passent par l'adoption des meilleures pratiques de gouvernance. Les principaux acteurs de l'entreprise auxquels est dévolue cette responsabilité sont au nombre de quatre : les dirigeants qui dirigent des équipes (acteur clé), les actionnaires, le conseil d'administration (conception des stratégies à suivre) et les salariés. « Les Conseils d'administration, mécanisme essentiel, de contrôle et de stratégie, se doivent d'être les garants d'une gouvernance d'entreprise créatrice d'une valeur durable», a déclaré M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, à l'ouverture du colloque. Il a ajouté que la présence d'administrateurs, indépendants d'esprit et d'appartenance, compétents et diligents devrait renforcer le contrôle des équipes de direction, garantir une meilleure création et répartition de la valeur et contribuer à enrayer les risques. C'est aussi, a-t-il dit, une bonne pratique de gouvernance qui saura rassurer les investisseurs et consolider la transparence et le développement du marché financier tunisien. Le ministre devait ensuite passer en revue les mesures prises par la Tunisie pour ancrer des traditions de bonne gouvernance au sein des entreprises. Il en cité la promulgation de plusieurs législation : loi sur la sécurité financière (2005), loi sur la protection des droits des actionnaires minoritaires (2009), la publication par l'Institut arabe des chefs d'entreprise d'un guide sur les bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes, le programme de mise à niveau industrielle à travers ses exigences de transparence et l'introduction en bourse d'entreprises familiales (une douzaine et une dizaine en cours d'introduction). Côté perspectives, le ministre a relevé que le dispositif de bonne gouvernance va être renforcé par un projet d'institution du statut de l'entreprise transparente, actuellement à l'étude. Ce statut permettrait à l'entreprise de répondre à un certain nombre d'exigences en la matière et de bénéficier d'un traitement particulier. Dans son intervention, le président de l'IFA, M. Daniel Lebègue a indiqué que la crise a été déclenchée par des défaillances au niveau du contrôle à terme, l'audit, la gestion des risques, des erreurs stratégiques (mauvais choix), la priorité accordée à la rentabilité à court terme. M. Lebègue considère qu'une des solutions pour dissuader toute récidive de ces défaillances, et partant, des crises consiste à adopter les pratiques de bonne gouvernance, définie comme étant un système de contrôle efficace de la gestion de l'entreprise et la concordance des intérêts de l'entreprise avec les attentes de ses partenaires. Il y a lieu de signaler qu'ITA est une association scientifique créée par des experts tunisiens dans plusieurs domaines et aura pour tâche d'accompagner les membres des conseils d'administration des entreprises, de les informer et de diffuser les bonnes pratiques de gouvernance, de transparence et d'éthique.