TUNIS (TAP) - L'association des diplômés des grandes écoles (ATUGE) a organisé, lundi, à Tunis, un dîner-débat autour de la problématique des sondages d'opinions et des différentes questions y afférentes, notamment, la validité, la légitimité et l'importance des sondages. Pour ce faire, un expert français en la matière, M. Emmanuel Rivière, directeur du département stratégie d'opinion à l'Institut TNS Sofres en France, a été convié pour amorcer le débat en présentant une intervention intitulée « sondages et démocratie ». Le conférencier préconise une légitimation des sondages en tant qu'outil de compréhension de l'opinion voire de prospection des intentions de vote lors des échéances politiques telles que les élections, tout en posant des conditions à la fabrication, la diffusion et l'exploitation des sondages d'opinions. M. Rivière a dressé une rétrospective historique de l'évolution des pratiques de mesure de l'avis d'une partie de la population (échantillon) pour saisir celui de tout le monde et ce, depuis la naissance du concept d'«opinion publique». Il s'est ainsi référé aux échéances politiques françaises et américaines qui ont marqué le siècle passé, évoquant notamment la controverse lancée entre ceux qui croient en l'opinion publique et ceux qui comme Pierre Bourdieu, sociologue, philosophe et anthropologue français, la réfutent. Selon Emmanuel Rivière, il existe des enjeux et des acteurs des sondages. Les premiers consistent à comprendre, décider, communiquer, accompagner, convaincre et influencer l'opinion, tandis que les acteurs se résument en l'Etat, les collectivités locales, les partis politiques, les grandes entreprises, les organisations non gouvernementales, les agences de communication ou encore les médias.