GAMMARTH (TAP) - La Tunisie célébrera pour la première fois, ce 9 décembre, la journée internationale de lutte contre la corruption, a annoncé Mohamed Belhocine, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il s'agit là, a-t-il dit, d'un «signal fort prouvant que l'Etat est sensibilisé à l'impératif d'éradiquer ce phénomène». «La corruption peut prendre plusieurs formes et il affecte aussi bien les pays avancés que ceux en développement», a-t-il encore affirmé. S'exprimant à l'ouverture du congrès international sur le thème «vision nationale sur la lutte contre la corruption: interaction complémentaire entre les acteurs», organisé les 6 et 7 décembre à Tunis, le représentant du PNUD a souligné que la lutte contre la corruption est une condition sine qua non pour l'instauration d'une bonne gouvernance. «Les pays oeuvrent à éradiquer la corruption pour permettre un contrôle efficace et identifier les raisons qui entravent le développement», a-t-il dans ce sens expliqué. Abdelfatah Amor, président de la commission d'établissement des faits sur la corruption et les malversations a indiqué que sa structure oeuvre d'arrache-pied à dévoiler la réelle ampleur de ce mal et à le combattre. Il est nécessaire, a-t-il dit, de créer une instance permanente de lutte contre la corruption et les malversations qui ait une implantation régionale et locale pour combattre efficacement ce phénomène. Pour la magistrat Fayçal Ajina, la lutte contre la corruption en Tunisie doit se faire selon une stratégie participative et une vision qui associe tous les acteurs. Plusieurs institutions spécialisées existent déjà, a-t-il rappelé, à l'instar de l'instance de contrôle des services publics, l'instance d'audit financier et administratif, l'instance de contrôle des dépenses publiques, la commission supérieure des marchés publics, la cour des comptes, le tribunal administratif ou encore le conseil de la concurrence. L'ancien régime, a-t-il fait noter, nourrissait la corruption et employait les institutions de contrôle au service des autorités supérieures. L'absence d'une réelle volonté politique de combattre la corruption dans les programmes de développement, la non-conformité du cadre législatif tunisien aux standards internationaux en la matière et l'interdiction de publier les rapports des instances d'audit sont autant d'éléments qui ont favorisé la prolifération de ce phénomène, a-t-il encore dit. Le juge Ahmed Ourfelli a estimé, pour sa part, que le népotisme constitue, en Tunisie, une forme cachée de corruption et nuit gravement à la société et aux règles régissant les rapports humains. «Le népotisme ne demeure pas moins dangereux que la malversation, il doit être combattu tout aussi farouchement», a-t-il insisté.