La création d'une structure indépendante et permanente de lutte contre la corruption et la malversation est la principale recommandation formulée au terme des travaux de la conférence internationale organisée à Hammamet, du 22 au 24 septembre, par la Commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation (Cnicm). Cette structure serait chargée d'élaborer et d'exécuter les politiques en matière de lutte contre la corruption, de coordonner entre les différents intervenants et de soutenir le rôle de la justice dans la lutte contre la malversation, précise-t-on dans les recommandations issues de la conférence tenue sur le thème "La corruption et la malversation: que faire ?". Les participants ont appelé à accélérer la mise en place d'un système de lutte contre la corruption dans le cadre d'une stratégie globale et cohérente basée sur la prévalence de l'intérêt général sur les intérêts privés. La conférence a recommandé également d'incorporer la convention des Nations unies de lutte contre la corruption dans le droit tunisien, en introduisant les modifications nécessaires et en complétant les dispositions incomplètes afin de garantir sa meilleure application, notamment en matière de répression des agissements illégaux de corruption. Les participants ont appelé à la réforme de la justice et des structures de contrôle, de régulation et d'audit et à renforcer leur autonomie en les dotant des moyens matériels et humains nécessaires afin d'améliorer leur rendement. Ils ont mis l'accent sur la nécessité de poursuivre le démantèlement des réseaux de corruption et de prendre les dispositions nécessaires afin de protéger les témoins, les informateurs, les experts et les victimes. Les recommandations ont porté, également, sur l'institution d'un dispositif de justice transitionnelle en la matière et l'introduction de la question de lutte contre la corruption dans les programmes éducatifs. Cette conférence, qui a été marquée par la participation de plusieurs experts et spécialistes de Tunisie et de l'étranger, a été organisée avec le concours du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), l'Union européenne, la Banque africaine de développement (BAD) et le Royaume-Uni.