LE BARDO (TAP) - M. Issam Chebbi, membre de la Constituante, représentant du PDP, a justifié le retrait d'un nombre de parlementaires de ce parti, jeudi, de la séance plénière de l'assemblée, par le fait «de ne pas avoir accordé aux constituants, le temps nécessaire pour prendre connaissance du document et le discuter». Plusieurs représentants de l'opposition, s'étaient retirés après l'ouverture de la séance présidée par la première vice-présidente, Mme Meherzia Laabidi. M.Chebbi a déclaré à la TAP que «la présidente de la séance par intérim, a commencé la séance avec une décision préalable, nous demandant de discuter et d'adopter un document, sans nous donner le temps d'examiner ses dispositions et d'en débattre». Il a indiqué «nous avons appelé à laisser les constituants exercer leur rôle de contrôle des projets de lois, avant leur adoption», précisant «ce qui nous a poussé à nous retirer est l'intervention faite par le ministre des Finances qui n'a pas dépassé deux minutes. Il ne nous a présenté aucune donnée et a appelé à l'adoption de ce projet, tout en promettant de présenter un projet de loi de finances complémentaire». De son côté, M. Aymen Zouaghi représentant de la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement, a justifié le retrait de plusieurs membres de son parti, par «la volonté de la majorité d'assurer une mainmise sur la politique financière du pays après s'être assurée d'une hégémonie politique et législative». Il a estimé que la présidente de la séance «nous a appelé à adopter un projet de loi de finances préparé par le précédent Gouvernement sans discussion et sans délai suffisant pour en prendre connaissance». Selon, Walid Bannani, représentant le parti Ennahdha, l'opposition a le droit de se retirer mais «ce qui est incompréhensible, c'est que ce retrait intervient au un moment où le pays a un besoin urgent de l'adoption du budget». Il a ajouté que l'adoption de la loi de finances pour l'exercice 2012 «va aider à prendre des mesures efficientes en matière d'emploi et d'indemnisation des familles des martyrs et des blessés et aussi pour la réalisation des objectifs de la révolution». «Il y aura une autre opportunité pour tous pour débattre et discuter de la loi de finances complémentaire, dont la promulgation est prévue pour le premier trimestre de cette année, a ajouté M. Bannani. Tahar Hmila, représentant le «Congrès Pour la République» (CPR) a relevé que le passage à l'adoption par décret présidentiel, en cas de non adoption du budget de l'Etat avant le 31 décembre par la constituante, va engendrer un blocage de plusieurs projets tels que ceux relatifs à l'emploi jusqu'au mois de mars. Il a qualifié de «conspiration contre le peuple», le retrait de l'opposition, car, d'après lui «c'est le peuple qui a le plus besoin aujourd'hui d'une gestion normale des affaires de l'Etat»