LE CAIRE (TAP) - Le parti libéral des "Egyptiens libres" a annoncé lundi le boycottage des élections au conseil de la Choura (Chambre haute du Parlement) fin janvier pour protester contre de prétendues fraudes commises par les formations islamistes lors des précédents scrutins. "Le processus (électoral) s'est transformé en une compétition religieuse, plutôt qu'en une compétition électorale", indique le parti dans un communiqué. "Nous avons déposé un demi-millier de plaintes mais le pouvoir judiciaire n'a rien fait (...)", poursuit le communiqué. Le retrait de cette formation libérale, cofondée par le géant des télécoms Naguib Saouiris, un chrétien, est un coup dur pour le Bloc égyptien, une alliance de partis libéraux et de gauche. Le Bloc égyptien devrait remporter au moins 9 pc des sièges de l'Assemblée du peuple, la chambre basse du Parlement, où les islamistes ont raflé jusqu'à présent 60 pc des sièges. Les résultats officiels des élections législatives, organisées en trois phases, pourraient être connus vendredi, même si les seconds tours prévus dans plusieurs circonscriptions pourraient encore modifier à la marge la répartition des députés. "Egyptiens libres" a demandé aux autres partis libéraux de boycotter eux aussi les élections au Conseil de la Choura. On ignore dans l'immédiat si le Bloc égyptien va décider de participer au vote en l'absence de l'une de ses principales composantes. "Le conseil de la Choura n'est pas perçu comme étant une Chambre très utile au Parlement et il aurait mieux fallu laisser tomber cette assemblée consultative (...)", estime Moustafa al Sayid, professeur de sciences politiques à l'université du Caire. Le nouveau Parlement aura comme première tâche de nommer les 100 membres de l'Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution définissant les pouvoirs du président et du Parlement dans l'Egypte de l'ère post-Moubarak.