TUNIS (TAP) - L'association "Liberté et équité" a affirmé, vendredi, que les détails et les circonstances de l'affaire du vieil homme inconnu trouvé, le 1er septembre 2011 à l'hôpital Charles Nicolle révèlent "l'existence de prisons secrètes sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali". En vue d'obtenir des clarifications concernant cette affaire, Mme Imen Triki, présidente de l'association "Liberté et équité" a affirmé au cours d'une conférence de presse, avoir pris contact avec la direction des établissements pénitenciers et le ministère de la justice qui lui ont donné des informations erronées en identifiant "le vieil homme de l'hôpital Charles Nicolle" sous le nom de Abdelmalek Seboui, originaire de Jendouba et qu'il serait, selon eux, impliqué dans des affaires de vol dans la région de Fouchana, près de Tunis. Mme Imen Triki a affirmé qu'après enquête, ces informations se sont révélées erronées puisqu'il s'agissait plutôt de Cheikh Ahmed Mohamed Lazreg condamné à Mort en 1986 pour tentative de coup d'Etat. Elle a ajouté que Cheikh Lazreg, qui était membre de la Ligue internationale musulmane, n'avait pas été exécuté puisqu'il se trouvait à cette époque au Royaume d'Arabie Saoudite, a-t-elle dit. Les autorités saoudiennes auraient "remis de manière illégale Cheikh Lazreg aux autorités tunisiennes qui l'ont placé dans une prison secrète", a assuré Mme Triki. L'identité du cheikh Lazreg a été vérifiée auprès de sa famille, a-t-elle dit. Mme Triki a accusé les ministères de la justice et de l'intérieur ainsi que l'actuel gouvernement "de désinformation sur une affaire à dimension humanitaire". Cette affaire, a-t-elle soutenu, permet de faire la lumière sur les prisons secrètes et les actes de torture commis sous les anciens régimes de Bourguiba et de Ben Ali. Mme Triki a qualifié l'absence à la conférence de presse du ministre des droits de l'homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou, du ministre de la santé Abdellatif Mekki, du ministre de la justice, Noureddine Bhiri et du ministre de l'intérieur, Ali Larayedh comme "une tentative pour esquiver leurs responsabilités et ne pas dévoiler la vérité sur cette affaire. "Comment est-il possible que les Tunisiens apprennent la vérité sur une affaire aussi grave concernant les prisons secrètes sans que le gouvernement n'agisse en conséquence".