Tweet Share TUNIS (TAP) - L'Institut international de recherche en langues des signes a organisé, vendredi matin, à son siège, à Tunis, un atelier sur : « le système éducatif de l'enfant sourd ». Cette rencontre a pour finalité de dresser une feuille de route pour l'adaptation du système scolaire et éducatif aux besoins spécifiques des enfants sourds et malentendants. Dans une déclaration à l'agence TAP, M. Lotfi Zekri, audio-prothésiste et acousticien médical, a fait savoir qu'en Tunisie, la communauté des enfants sourds et malentendants représente 0,7 pc de la population dont 90 pc demeurent analphabètes. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, notre action, aujourd'hui, tend à convaincre les autorités de tutelle de la nécessité d'adapter le système éducatif aux spécificités et aux besoins de cette frange et d'y apporter les réformes requises. Et d'expliquer, l'enfant sourd ne perçoit pas le monde comme un enfant entendant, ce qui fait que la fonction mnésique chez l'enfant sourd (les données encodées et stockées) ne renvoie pas à un référent dialectique comme c'est le cas pour l'enfant « normal » qui a acquis ce référent par la langue dès son plus jeunes âges. « La généralisation des mêmes programmes pédagogiques basés sur une méthodologie « oraliste » à tous les enfants scolarisés sans tenir compte de leurs différences et des besoins spécifiques de certains, serait donc « une démarche erronée », a soutenu le spécialiste pour ajouter qu'en quarante ans, plus de 40 mille enfants sourds ont été scolarisés dans des écoles dites « spécialisées » et que seuls sept d'entre eux ont pu décrocher une maîtrise. De son côté, le président de l'Institut international de recherche en langues des signes, Mohamed Driss a souligné la nécessité de mettre en place des cursus scolaires adaptés aux élèves à besoins spécifiques et de procéder, pour ce faire, à une planification par objectifs qui soit rationnelle et qui tiendrait surtout compte des moyens réels, humains, environnementaux et matériels. Tweet Share Précédent Suivant