TUNIS, 25 sept. 2010 (TAP) - L'Association tunisienne "voix du sourd" (AVST) célèbre, samedi 25 septembre, la Journée mondiale de la langue des signes. A cette occasion, une campagne de sensibilisation est organisée dans les écoles, lycées et maisons de la culture, avec au programme des interventions assurées par des sourds et des entendants sur les thèmes: «l'entourage du sourds», «le sida et la prévention», «la réussite et l'échec chez les sourds» et «le sourds et la religion». En outre, une conférence sur le thème «la langue des signes: identité des jeunes sourds » a été organisée par l'AVST, samedi, à la maison de la culture Ibn Rachiq, en présence de parents de malentendants, de médecins spécialistes des problèmes auditifs et d'universitaires. M. Moncef Ezzeddine, président de l'AVST, a fait savoir que la célébration de la Journée mondiale de la langue des signes, anciennement appelée Journée mondiale des sourds, est organisée chaque année, le dernier samedi de septembre, à l'initiative de la Fédération mondiale des sourds, dans l'ambition de sensibiliser la société à l'identité de la communauté des sourds, d'accroître la notoriété du langage des signes auprès de l'opinion publique et de le faire reconnaître comme langue à part entière qui distingue une communauté, voire une importante frange de la société. En Tunisie, il existe plus de 40 mille sourds et malentendants. Le conférencier a défini la notion de langue des signes comme étant un langage visuel utilisé par les sourds pour traduire leur pensée. C'est une langue à part entière et un des piliers de l'identité culturelle des sourds, a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a appelé à la sensibilisation des responsables en charge des programmes d'éducation et d'enseignement de par le monde pour reconnaître même implicitement le langage des signes comme langue officielle garantissant aux malentendants un minimum de communication. De son côté, M. Lotfi Zekri, audio prothésiste, bioacousticien médical, a affirmé clairement que «oui», le signe est capable de se substituer au mot et qu'il le peut, aussi, pour le conceptuel, si la recherche scientifique avec l'aide des sourds le prennent en charge. Il a exhorté la société civile à s'impliquer davantage dans la promotion de l'autonomie des sourds et leur intégration dans la vie socioprofessionnelle. Il a appelé à l'élaboration de programmes pédagogiques qui tiennent compte des besoins spécifiques des sourds, afin que l'école puisse les intégrer avec leur différence. La conférence a été, aussi, l'occasion de faire une brève immersion dans l'univers des sourds à travers une prestation sur scène baptisée «le cri des mains» de Fatma Kharrat, jeune artiste sourde.