Tweet Share TUNIS (TAP) - Kamel Laâbidi, président de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC) estime que la consultation nationale sur le cadre juridique du secteur de l'information, tenue les 27 et 28 avril 2012, "a exclu les principales parties concernées par le secteur", et que cette consultation "n'a pas respecté la neutralité et l'objectivité et par conséquent elle porte en elle les germes de son échec". Lors d'une table ronde organisée, mercredi, à la bibliothèque des avocats au palais de justice de Tunis, par l'Ordre des avocats tunisiens, sur le thème ''quelles limites pour la liberté de la presse en Tunisie après la révolution?'', M.Laâbidi a souligné que l'INRIC a demandé au gouvernement de reporter la date de la consultation pour qu'il puisse tout d'abord prendre connaissance du rapport final élaboré par l'INRIC, mais le gouvernement a ignoré cette demande et a lancé la consultation. Il a exprimé son mécontentement de voir le gouvernement refuser, selon lui, la concertation et la prise en compte des expériences démocratiques réalisées dans le monde dans le domaine de l'information, ajoutant que l'instauration d'une presse libre et indépendante nécessite davantage de réflexion et de concertation avec toutes les parties concernées et "le rejet des methodes visant à induire en erreur l'opinion publique." Toujours selon M.Laâbidi, les journalistes ont aujourd'hui des craintes liées à des signes qui suscitent l'inquiétude comme les agressions répétées commises contre eux, les nominations à la tête des entreprises de presse sans respecter des critères tels que l'examen des dossiers de candidature à ces postes ou la formation d'une commission indépendante chargée d'étudier les dossiers et de poser des questions au postulant. De son coté, le professeur de droit Ridha Jnaiyeh a traité du rapport de la presse avec les pouvoirs exécutif et judiciaire, insistant sur l'importance de l'indépendance de la presse par rapport au pouvoir exécutif, afin qu'elle puisse jouer son rôle de contrôleur à travers la critique constructif de l'action du gouvernement, le but étant d'éclairer l'opinion publique et d'informer objectivement le citoyen. A cet égard, il a indiqué que le gouvernement a commis un abus de pouvoir en lançant une consultation qui illustre, selon lui, l'intention du gouvernement provisoire d'utiliser les médias à son avantage, précisant que la révision des lois régissant le secteur de l'information doit être assurée par une commission indépendante et spécialisée dans le domaine des libertés fondamentales et du droit constitutionnel. Tweet Share Suivant