TUNIS, 18 mars 2010 (TAP) - Lors d'un déjeuner de presse organisé jeudi par l'association d'amitié tuniso-japonaise en présence de M. Toshiyuki Taga, ambassadeur du Japon à Tunis, et de plusieurs hommes et femmes oeuvrant dans le secteur culturel, M. Noureddine Mejdoub, président de l'association, a relevé que cette rencontre, qui réunit les amis du Japon, se veut une contribution de la société civile au raffermissement des relations de longue date unissant les deux pays. Elle vise dans une première étape, à penser ensemble un programme d'échanges culturels touchant aux domaines du théâtre, du cinéma et de la musique. En présence de la cinéaste tunisienne Kalthoum Bornaz, l'homme de théâtre Fadhel Jaziri et le compositeur Riadh Fehri, récipiendaire du prix du mérite dans le domaine de la musique au titre de l'année 2009, M. Noureddine Mejdoub a tenu à rappeler que le Japon est le second partenaire financier de la Tunisie. Il s'agit dans ce contexte, ajoute-t-il, d'explorer l'avenir afin d'étoffer davantage la coopération culturelle dans le cadre de l'accompagnement du partenariat. Dans le droit-fil de cette coopération, dont le Pont de Radès est un symbole éloquent, l'ambassadeur du Japon a tenu à préciser, dans une intervention sur la langue japonaise et son évolution dans le temps, que la langue est un outil de développement et un moyen de rapprochement entre les cultures. Théâtre: envisager des stages de longue durée au Japon Dans son intervention, Fadhel Jaziri a mis l'accent sur les défis à venir dans le domaine de la culture en général en tant que nouvel instrument de création et de diffusion. Il est dans ce sens important, à la lumière du nouveau projet culturel de la Tunisie en l'occurrence la cité de la culture, de penser à la formation des jeunes créateurs dans les différentes disciplines artistiques en s'inspirant du modèle japonais faisant des artistes des "monuments vivants" a-t-il ajouté. A cet effet, il a préconisé d'envisager des stages de longue durée (deux ans) dans les nouvelles techniques artistiques saluant la création prochainement par le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine d'une cinémathèque servant entre autres à faire connaître le cinéma mondial en général et le cinéma japonais en particulier. Cinéma: instaurer une tradition d'échanges de films Pour Kalthoum Bornaz, il est utile, a-t-elle indiqué, d'instaurer une tradition d'échanges de films japonais en Tunisie et tunisiens au Japon. Elle a d'autre part proposé la mise en place de co-productions de films documentaires sur les deux pays ainsi que des films relatant l'histoire des relations bilatérales pour une connaissance mutuelle plus approfondie. La cinéaste a enfin soulevé l'importance de procéder à la numérisation des archives nationaux filmés et à l'équipement de quelques unes des salles de cinéma en moyens de projection numérique ou au remplacement des projecteurs 35mm par des équipements neufs. Musique: enseigner la méthode Suzuki Prenant la parole, Riadh Fehri, connu par ses choix musicaux élaborés dans la diversité et l'ouverture, a évoqué le projet "Awtar tonik", qui a réuni une chanteuse, un peintre et un percussionniste, pour relever la "beauté" de l'alliance et du métissage, source de richesse. Dans l'ambition de renouveler cette expérience et de l'enrichir, il a proposé de faire appel à des formateurs spécialisés dans la méthode "Suzuki", révolutionnant l'enseignement du violon en y intégrant des techniques contemporaines. Cette méthode permet aux enfants dès l'âge de quatre ans de développer leurs aptitudes musicales de la même manière qu'ils développent leurs aptitudes linguistiques.