Tweet Share TUNIS (TAP) - Les composantes de la société civile peuvent poursuivre en justice les autorités tunisiennes, vu les dégâts causés à la Sebkha de Sijoumi, a avancé le Directeur du bureau du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) à Tunis, Fawzi Maamouri. {reg} La Sebkha de Sijoumi (sud-ouest de la ville de Tunis), qui connaît plusieurs problèmes de pollution dont le déversement des eaux usées et le dépôt de déchets de chantier, a été classée en septembre 2007, parmi les sites protégés par la convention de Ramsar sur les zones humides a rappelé M. Maamouri. Ces problèmes, a-t-il dit, se sont aggravés au cours, de la période post-révolution, en raison de l'absence de mécanismes de contrôle, affectant ainsi l'écosystème de la sebkha et augmentant le nombre des défis (humains, naturels) auxquels le site sera confronté. La direction générale des forêts, relevant du ministère de l'Agriculture, examine actuellement la possibilité de réaménager la forêt de Sijoumi qui s'étend sur 119 hectares, a fait remarquer le responsable. Il sera procédé, à cet effet, à l'aménagement de randonnées pédestres dans la forêt, la création d'un musée écologique et d'un observatoire pour le suivi de la situation environnementale de la sebkha. La sebkha de Sijoumi souffre actuellement d'un rétrécissement de sa superficie causé notamment, selon M. Maamouri, par l'explosion urbaine anarchique, le dépôt des déchets ménagers et de chantiers et le remblayage des terrains en bordure de la sebkha pour construire des logements non raccordés au réseau d'assainissement. La solution, selon les composantes de la société civile, est d'aménager des lotissements au profit des habitants pour éviter l'explosion urbaine aux dépens de la sebkha. Le secrétaire général de l'Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de l'Environnement (ATPNE) de Korba (gouvernorat de Nabeul), Youssef Jerbi, a fait savoir que "la Sebkha de Korba est désormais menacée vu la dégradation de la qualité des eaux usées déversées par l'une des unités de l'Office National de l'Assainissement (ONAS) dans la sebkha sans procéder à leur traitement (auparavant ces eaux étaient traitées pour réduire la salinité de la Sebkha)". Il a mis l'accent sur "l'impact enregistré au niveau de la couleur de la sebkha à cause de ces eaux, soulignant que les oiseaux migrateurs sont menacés, comme il en est le cas pour les flamants roses". M. Maamouri a appelé, dans ce cadre, les autorités à résoudre cette question. Et d'ajouter que la sebkha, qui représente le refuge de plusieurs reptiles tels que "les reptiles rares", fait face à une baisse des quantités des eaux pluviales et la réduction du couvert végétal, à l'instar des "plantes épineuses", outre les dommages causés par les habitants. La situation paraît être la même pour ce qui est de la Sebkha de Hamam El Ghezaz qui s'étend sur 14 hectares. En effet, différents déchets ont été déversés à ses abords provoquant la multiplication des moustiques dans ses eaux. Toutefois, certains responsables de l'Association de protection de l'environnement, active dans la région, se sont montrés optimistes après le retour, cette année, de certains oiseaux migrateurs vers le lieu. La Tunisie compte environ 256 zones humides dont 35 revêtent un caractère international et figurent dans la convention de "Ramsar" qui constitue une convention internationale (conclue en 1971) afin de préserver les zones humides et la Tunisie a été l'un des premiers pays à y adhérer depuis 1980. Les zones humides disposent d'une flore et d'une faune riches. Elles se répartissent entre trois grands systèmes écologiques à savoir les lacs, les cours d'eaux et les lagunes en plus des fleuves. Tweet Share Suivant