SARAJEVO, 6 avr 2010 (TAP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays, qui a l'ambition d'adhérer un jour à l'Union européenne, n'entendait pas être un "fardeau" pour l'Europe, mais qu'il souhaitait plutôt partager les difficultés qu'elle affronte. "La Turquie est un grand pays, mais nous ne voulons pas être un fardeau pour l'UE. Nous voulons prendre une partie de son fardeau", a déclaré, lundi, Erdogan au cours d'une conférence qu'il a donnée à Sarajevo, au début d'une visite de deux jours dans la capitale bosniaque. "Nous voulons une Europe de la paix au sein de laquelle la Turquie prendra sa place", a ajouté le chef du gouvernement turc, selon ses propos traduits en bosniaque. La Turquie a entamé en 2005 des négociations d'adhésion à l'UE, mais certains dirigeants européens, notamment le président français Nicolas Sarkozy ou la chancelière allemande Angela Merkel, ont estimé qu'elle n'avait pas vocation à entrer dans l'Europe. "Nous faisons notre devoir et comptons adhérer à l'UE, tôt ou tard. S'ils ne nous accueillent pas au sein de l'UE nous ne perdrons rien, alors qu'eux, ils choisiront ainsi d'être un club chrétien", a poursuivi Erdogan. La Turquie compte quelque 71 millions d'habitants, presque tous musulmans. La Turquie n'a ouvert jusqu'à présent que 12 des 35 "chapitres" des négociations d'adhésion, et les pourparlers piétinent du fait notamment de la non-reconnaissance par Ankara de la République de Chypre, membre de l'UE. Déplorant le ralentissement de ce processus, Erdogan a affirmé que son pays s'était vu imposer "des conditions que l'on a imposées à personne d'autre". Le Premier ministre turc doit se rendre mardi en France, pour une visite centrée par Paris sur la coopération économique, sécuritaire et culturelle, et peu sur le rapprochement turc de l'UE.