TUNIS, 24 avr 2010 (TAP) - La Cité des sciences, à Tunis, a abrité, vendredi, une conférence intitulée "la légende de l'eau en Tunisie" et ce, à l'occasion de la journée internationale de la jeunesse. Cette conférence a été présentée par M. Ameur Horchani, ancien secrétaire d'Etat, ingénieur hydraulicien, devant un jeune auditoire venu notamment de collèges de Tajerouine, en visite à la Cité des sciences. La rencontre vise à sensibiliser les jeunes à l'importance de la maîtrise de l'eau, synonyme de vie et atout essentiel du développement économique. Ce n'est, d'ailleurs, point un hasard que la plupart des vestiges des cités romaines en Tunisie se situent autour des sources d'eau, a relevé le conférencier. Et d'ajouter que "la civilisation est, comme l'avait affirmé Ibn Khaldoun, tributaire de la maîtrise de l'eau." L'histoire de l'eau en Tunisie est, de ce point de vue, l'une des plus riches au monde pour avoir été rythmée, depuis des millénaires, par le développement de techniques ingénieuses de mobilisation de cette ressource. Construit vers 130 de notre ère par les Romains et restauré par les Hafsides, l'aqueduc qui acheminait l'eau de Zaghouan à Carthage en constitue l'illustration la plus impressionnante. La Tunisie contemporaine, convaincue de l'importance de l'eau dans le développement du pays et de la nécessité de garantir à tous l'accès à cette source de vie, a choisi de construire un peu partout de grands barrages pour mobiliser l'eau et alimenter la nappe phréatique. Cet effort s'est accompagné du forage des puits et de la création de stations de dessalement de l'eau, notamment dans le sud : Djerba, Zarzis et prochainement Kerkennah. Cette dernière option ayant, sensiblement, gagné en rentabilité, ces dernières années, à la faveur des avancées technologiques et scientifiques qui permettent de réduire chaque jour un peu plus le coût des procédés de dessalement. Projection de diapositives didactiques à l'appui, le conférencier s'est employé à faire partager par son jeune auditoire, son admiration toujours aussi vivace, devant tous ces barrages construits un peu partout dans le pays, du nord au sud et pour la haute technicité que cela nécessite. Il n'a pas manqué d'inviter les Tunisiens à visiter ces ouvrages d'art et les pittoresques sites qui les abritent pour mieux en mesure la grandeur et la beauté. M. Horchani s'est dit très optimiste quant à l'avenir de l'eau en Tunisie qui, assure-t-il, est prometteur à la faveur des progrès scientifiques et des efforts visant à en rationaliser la consommation, dans un pays dont le potentiel pluviométrique s'élève à plus de 30 milliards de m3/an.