INFOTUNISIE – Les historiens racontent que pendant les premiers temps de l'occupation romaine de Carthage, les Romains, comme leurs prédécesseurs, se sont contentés d'user l'eau de pluie conservée dans des citernes. Une sécheresse exceptionnelle, qui sévit de 123 à 128 Av. J.C, tarit les maigres ressources en eau de la région. Constructeur très habile, l'empereur Hadrien entreprit le captage des sources existant dans cette région dont les massifs montagneux de Zaghouan, ainsi que la construction de l'immense aqueduc destiné à conduire les eaux à Carthage. En 2009, l'eau de Zaghouan intéresse essentiellement des milliers de personnes, en file indienne toute la journée jusqu'à quelques moments avant la rupture du jeûne, qui se bousculent chaque jour, leur bouteilles dans les mains, pour avoir leur part de la fameuse eau de source qui jaillit de Jebel Zaghouan. Durant les périodes de haute température, les Tunisiens ne trouvent pas de remplaçant pour l'eau de Zaghouan. Elle satisfait, au cours du mois de Ramadan, aussi bien la soif des personnes qui s'abstiennent presque toute la journée que les petits commerçants. Ces derniers trouvent l'opportunité de proposer des récipients en plastique, dans lesquels, les visiteurs de Zaghouan peuvent remplir de l'eau. Il est à noter que les sources d'eau captées dans la région de Zaghouan sont au nombre de deux: le Nympheum et l'Aïn Ayed. Pour mémoire, l'eau de Zaghouan représente une référence historique pour cette région. Les Romains des premiers temps avaient dressé un temple baptisé «temple de l'eau». Ils avaient, également, construit des aqueducs pour son transfert jusqu'à la Cité de Carthage. A l'époque des Hafsides, cette eau a été canalisée vers la mosquée Ezzitouna et les Jardins d'Abi Fihr, à Ras Tabia (Tunis). Actuellement, l'eau de Zaghouan est au centre d'un important projet écologique, celui de la «Route de l'eau, de Zaghouan à Carthage». Des investissements de plus de quatre millions de dinars y sont alloués. A noter que l'aqueduc, conçu pour assurer un débit journalier de 32.000 m3, comportait deux branches, l'une venant de Zaghouan mesurant 6.012 m. de longueur, l'autre, venant du Djouggar mesurant 33.633 m. se réunissant à Moghrane. La longueur totale de l'aqueduc jusqu'à Carthage, y compris les diverses ramifications, est de 132 kilomètres.