TUNIS, 28 avr. 2010 (TAP) - Les professionnels du domaine du bâtiment et de la construction sont appelés dorénavant à initier des projets innovants et à faible empreinte écologique qui s'adaptent aux spécificités culturelles, socio-économiques et climatiques du pays. Telle est la définition de l'Eco-construction, approche globale et intégrée qui vise à optimiser l'exploitation des technologies de pointe en matière de construction, tout en veillant à préserver les ressources naturelles et à s'inspirer du patrimoine culturel et architectural en matière de construction. Il s'agit de réunir les conditions à même d'améliorer la qualité de vie et le bien être de l'individu à travers la résurrection des techniques ancestrales (maisons avec patio pour favoriser la ventilation naturelle, les toitures en voûte, les majels pour la rationalisation de la consommation de l'eau..) et la promotion des énergies renouvelables. A cet effet un atelier de travail sur «l'éco-construction et la démarche Haute qualité environnementale (HQE)» a été organisé, mercredi, à Tunis par le ministère de l'Equipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire avec le concours du ministère de l'Environnement et du développement durable et la Commission européenne. Cet atelier, qui se poursuivra jusqu'au 29 avril 2010, a pour objectif de sensibiliser les acteurs concernés par le secteur de la construction (ingénieurs, maîtres d'ouvrages, architectes..), à l'enjeu de l'ancrage de la culture de l'éco-construction durant les différents stades du projet allant de la conception jusqu'au choix des équipements de construction. Il vise également à mieux faire connaître les nouvelles approches adoptées à l'échelle internationale dans ce domaine à l'instar de la démarche française HQE. Cette approche s'articule autour de quatre axes majeurs en l'occurrence la sauvegarde de l'environnement, l'écogestion du bâtiment (maintenance, entretien..), le confort (thermique, ventilation naturelle..) et la préservation de la santé de l'homme. Dans son intervention, M.Slaheddine Malouche, ministre de l'Equipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire a indiqué que le thème choisi pour cet atelier ne manque pas d'enjeux lorsqu'on sait que le secteur de la construction est classé troisième consommateur d'énergie en Tunisie et puise dans plus de 30% des ressources naturelles du pays. Selon les prévisions, ce secteur est appelé à occuper la deuxième place en matière de consommation d'énergie d'ici 2020 et à devenir le premier consommateur d'énergie à l'horizon 2030. Il a relevé que la Tunisie, consciente des défis des changements climatiques en général et de l'efficacité énergétique dans le domaine de la construction en particulier, s'emploie à l'heure actuelle, à consolider sa coopération technique avec l'Union européenne (UE) dans le domaine de l'éco-construction, appelant les gens du métier à redoubler d'efforts pour mieux ancrer cette démarche et la généraliser dans l'optique d'un processus intégral de développement pour le bien-être de tous les tunisiens. Cette approche, a-t-il ajouté, s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par le programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis», plus particulièrement le 11ème point intitulé «vers une économie à contenu technologique élevé, amie de l'environnement, économe en énergie et innovante». Il s'agit, notamment de la construction de 70 000 bâtiments obéissant aux critères d'efficacité énergétique, à l'horizon 2014, la mise en place de 350 000 mètres carrés de capteurs solaires supplémentaires au terme de 2014 et la réalisation de 5000 habitations à énergie solaire à la même échéance. Au programme de cet atelier plusieurs communications portant, notamment sur "les performances énergétiques des bâtiments", "la gestion technique du bâtiment", "les énergies renouvelables dans l'éco-construction, le solaire thermique, le solaire photovoltaïque, la géothermie et la biomasse" et "Outils de management environnemental dans le secteur de la construction".