TUNIS, 30 avr. 2010 (TAP) - «PROSOL Elec», projet de production d'électricité par l'énergie solaire photovoltaïque, a été présenté, au cours d'une conférence de presse, tenue vendredi, à Tunis, par M.Abdelaziz Rassaa, secrétaire d'état chargé de l'Energie renouvelable et des industries alimentaires. Ce projet qui s'inscrit dans le cadre du Plan solaire tunisien (PST) sera lancé à partir, du mois de mai prochain, et ciblera les clients résidentiels de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) souhaitant se doter d'installations solaires photovoltaïques pour couvrir partiellement leur besoin en électricité. L'installation photovoltaïque, qui sera raccordée au réseau de la STEG, comprend un ensemble de panneaux photovoltaïques, d'un onduleur transformant le courant continu en un courant alternatif et d'un système de comptage pour mesurer l'énergie électrique produite. L'énergie produite par le système photovoltaïque sera consommée directement au niveau du bâtiment en question. En cas de production supérieure à la consommation du bénéficiaire, l'excédent sera injecté au réseau de la STEG. A noter que la puissance de l'installation photovoltaïque connectée au réseau Basse Tension ne doit pas dépasser la puissance souscrite par le client. La rentabilité économique des installations solaires dépend de la consommation habituelle d'électricité et de l'emplacement géographique du système photovoltaïque installé. En effet, l'installation photovoltaïque est beaucoup plus rentable pour les clients énergivores (consommation annuelle d'électricité dépassant 5000 kw par heure) et résidant au sud du pays. Une installation photovoltaïque de puissance de 1 kw permet de réaliser une économie annuelle sur facture STEG allant de 300 dinars au nord de la Tunisie à 360 DT au sud ( économie calculée sur la base du tarif actuel d'électricité pour les clients consommant plus de 5000 KWh par an). Dans la perspective de promouvoir l'installation de panneaux photovoltaïques dans le secteur résidentiel, l'état a institué bon nombre d'incitations financières au profit des consommateurs désirant s'équiper de ces systèmes. Il s'agit de l'octroi d'une subvention du Fonds national de la maîtrise de l'énergie(FNME) représentant 30% du coût de l'investissement, plafonné à 3000 dinars par KW et 15 000 dinars par installation, une participation en nature de la STEG qui consiste en la fourniture gratuite de l'onduleur, une prime représentant 10% du coût d'investissement, accordée par la coopération italienne et l'octroi d'un crédit d'une durée de 5 ans qui sera remboursé sans intérêts sur la facture STEG. Illustration chiffrée: pour une installation d'une puissance de 1 kw d'un coût estimatif de l'ordre de 8000 dinars, le client bénéficiera d'une subvention de l'ordre de 1900 dinars de la part du FNME, d'un onduleur gratuit de la part de la STEG pour une valeur de 1700 dinars et d'une prime de l'ordre de 600 dinars de la part de la coopération italienne et n'aura à payer initialement que 800 dinars, soit 10% du coût total de 'installation. Le reste, l'équivalent de 3000 dinars feront l'objet d'un crédit remboursable à des conditions avantageuses. Ainsi le client aura à sa charge seulement 40% du coût du projet et bénéficiera d'une économie annuelle sur facture STEG estimée à 320 dinars avec une production annuelle d'électricité de l'ordre de 1600 kwh. M.Rassaa a indiqué que la Tunisie, consciente de l'enjeu de la promotion des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie, s'est fixée pour objectif de réaliser pas moins de 5000 habitations à énergie solaire à l'horizon 2014, conformément aux orientations du programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis». Il a fait savoir que plus de 60 dossiers de demande de réception et de mise en service d'installation photovoltaïque dans toutes les régions du pays sont, actuellement, en cours d'étude. Il a rappelé les réformes engagées par la Tunisie en vue de promouvoir l'autoproduction de l'électricité de la part des privés (particuliers et entreprises) en vue de couvrir leurs besoins en électricité et d'injecter en cas d'excédent leur production à la STEG. Le secrétaire d'état a soulevé que le projet de production photovoltaïque s'inscrit dans le cadre d'une démarche globale et cohérente visant la rationalisation de la consommation d'énergie et le développement d'énergies nouvelles et renouvelables, conformément au 11ème point du programme présidentiel (2009-2014) intitulé: «vers une économie à contenu technologique élevé amie de l'environnement, économe en énergie et innovante ». Il s'agit de multiplier par cinq la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie en 2014 et de produire environ 550 mégawatts de ce type d'énergies (éoliennes, gaz organique, énergie solaire concentrée, cogénération de l'énergie), de faire baisser l'indicateur d'efficacité énergétique en vue de le porter à l'horizon 2014, à 275 kilogrammes équivalent pétrole pour chaque 1000 dinars du PIB au prix constant contre 305 kilogrammes actuellement. Il est également question de la mise en place de 350000 mètres carrés de capteurs solaires supplémentaires au terme de 2014, de la construction de 70 000 bâtiments obéissant aux critères d'efficacité énergétique à la même échéance, outre l'abandon total avant cette date, de la commercialisation des ampoules et pièces électriques non économes en énergie.