SIDI BOU SAID, 28 mai 2010 (TAP) - Sous le titre ''Ma vie pour l'art'', titre de l'une de ses chansons, le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) organise, au palais ''Ennejma Ezzahra'', à Sidi Bou Saïd, une exposition documentaire sur l'artiste disparu Mohamed Jamoussi (1910-1982), à l'occasion de la célébration du centenaire de sa naissance, et dans le cadre de la quatrième session de la manifestation ''Musiciens de Tunisie'' (20-29 mai 2010), baptisée du nom de ce grand artiste aux talents multiples. M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, a inauguré vendredi, en présence d'une pléiade d'artistes, d'hommes de culture et de journalistes, cette exposition qui consiste en des affiches consacrées aux photos et textes sur la vie et l'œuvre de Mohamed Jamoussi: - L'album personnel: la jeunesse de Mohamed Jamoussi, l'enfant et l'élève, à Sfax, ainsi que des photos de lui en famille et avec des amis. - Les années parisiennes: c'est durant son séjour à Paris (1936-1946) que Mohamed Jamoussi fit ses premiers pas d'artiste, au contact des milieux d'artistes immigrés. - L'artiste maghrébin: l'exposition a mis en exergue la dimension maghrébine de cet artiste qui avait assuré des tournées dans les pays maghrébins, notamment en Algérie, Maroc et Tunisie, au point qu'il fût surnommé ''le chanteur de l'Afrique du Nord''. - Jamoussi et le Septième art: Mohamed Jamoussi a participé à de nombreux films, dont le film franco- marocain ''Une chanson pour Mériem'' (1946), et les films égyptiens ''Nahed'' (1952), ''Dhalamti Rouhi'' (1952), et ''Bint El hawa'' (1953). Il avait également tourné en italien, et tenu le haut de l'affiche dans deux films aux côtés du célèbre comédien français Bourvil. - Une production radiophonique et télévisée éclectique: l'expérience radiophonique de Mohamed Jamoussi remonte aux années 40 au sein de la radio internationale de Paris diffusant en arabe. Elle s'est poursuivie entre 1975 et 1981 à la radio de Sfax, où il avait notamment produit ''Khawater wa Angham'', et ''Masreh El Angham''. Par ailleurs, Jamoussi avait produit entre 1967 et 1974 pas moins de 36 émissions télévisées en noir et blanc, en plus d'une émission en couleurs non datée. Parmi ses émissions les plus célèbres, citons ''El bolbol'' et ''Ed-dokana''. -L'artiste complet: En plus de la composition et du chant, Mohamed Jamoussi était un luthiste de talent. Il savait également jouer du violon, et était connu pour sa connaissance théorique de la musique. - Un poète inspiré, un écrivain de talent, et un brillant artiste: Jamoussi est l'un des plus importants paroliers tunisiens avec quelque 200 chansons écrites. En 1976 paraissait son recueil de poésie en français ''Le jour et la nuit''. -Un artiste célébré: l'Etat tunisien a rendu hommage à Mohamed Jamoussi de son vivant. Après sa mort, une rue de Sfax et le principal centre culturel de la ville en portent le nom. En février dernier, le président Zine El Abidine Ben Ali a ordonné de célébrer en 2010, le centenaire de la naissance de Mohamed Jamoussi, en plus des centenaires de naissance d'autres éminents hommes de culture, à l'instar de l'écrivain Mustapha Khraief, et du peintre Ali Ben Salem. L'exposition comporte, par ailleurs, un luth, une mandoline et un banjo, utilisés par l'artiste en des circonstances diverses, en plus d'anciens disques 45-tours de ses albums.