GAMMARTH, 5 oct. 2010 (TAP) - «Migration et intégration: chances et défis pour la coopération euro-méditerranéenne», tel est le thème d'une conférence internationale organisée mardi à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, par le Centre des Etudes Méditerranéennes et internationales (CEMI) et la Fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung. Au programme de cette conférence, plusieurs interventions portant sur «la coopération entre l'Union européenne et les pays du Maghreb dans le domaine de la migration», «le traitement politique et juridique de la migration dans le pays du Maghreb» et «Identités, Migration et intégration». Ces interventions ont été présentées par des experts et des spécialistes arabes et européens. D'emblée, le Dr. Ahmed Driss, Directeur du CEMI a souligné que 3 pc de la population mondiale est constitué de migrants ,indiquant que ce taux est appelé à croître, d'où l'importance de renforcer le partenariat entre l'Union Européenne et les pays du Maghreb dans le domaine de la migration. De son côté, M. Thomas Schiller, représentant régional de la Konrad-Adenauer -Stiftung a souligné que la migration est un sujet d'une "grande actualité", aussi bien au Maghreb qu'en Europe. Il a ajouté que, dans ce contexte de mondialisation, des pays maghrébins sont devenus des pays d'accueil. Cette tendance a été confirmée par M. Dirk Buda, chargé d'affaires de la délégation de l'Union Européenne à Tunis qui a indiqué que la migration est devenue de plus en plus complexe ajoutant qu'aujourd'hui on parle de migration sud-nord, Nord-Sud, Sud-Sud, régionale, etc. A cet effet, l'accent a été mis sur la nécessité d'une gestion efficace et concertée des flux migratoires basée essentiellement sur une meilleure connaissance des besoins du marché de l'emploi dans les pays récepteurs. Il s'agit, également, de lutter contre la migration illégale pour garantir une circulation plus aisée des biens et surtout des personnes et de renforcer le partenariat en se dotant d'une législation internationale en la matière et en établissant des accords spécifiques. M. Fradj Souissi, Directeur Général de l'Office des Tunisiens à l'étranger a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité d'ouvrir un dialogue "franc et sincère" entre les différents partenaires pour aboutir à des solutions concrètes. «La communauté maghrébine a participé à l'édification de l'Europe qui a quelque peu négligé cette composante essentielle de la société», a-t-il souligné tout en insistant sur le fait que la migration demeure une réelle opportunité pour profiter des opportunités d'emploi à l'échelle euro- méditerranéenne. Au cours de cette rencontre scientifique, l'accent a été mis sur la divergence-parfois profonde-concernant la perception de la question de l'intégration. L'intégration, étant une inclusion sociale qui ne pourrait s'établir sans l'égalité des droits et des devoirs tout en luttant contre la discrimination, en favorisant le regroupement familial en faveur d'une intégration harmonieuse et une promotion du statut du migrant.