La Fondation Konrad Adenauer vient d'organiser aujourd'hui, en coopération avec le Centre d'Etudes Méditerranéennes Internationales (CEMI), une conférence internationale sur « Migration et intégration: chances et défis pour la coopération euro-méditerranéenne ». Le thème est générateur de débat vu son importance pour les pays des deux rives de la méditerranée. La fondation allemande a voulu enrichir le débat en corrélation des efforts des gouvernements européens et « faire sortir le débat du contexte national vers l'international », selon Dr Gerhard Wahlers (Secrétaire Général Adjoint de la Konrad-Adenauer-Stifung). Le responsable allemand a indiqué que son pays conduit des efforts importants en matière de la migration et l'intégration. Ces efforts émanent de l'importance des flux migratoires vers l'Europe et l'obligation de consolider le débat pour pouvoir atteindre les objectifs communs de tous les acteurs. M. Fradj Souissi (Directeur Général, Office des Tunisiens à l'étranger) a indiqué, lors de son intervention que la volonté européenne ne peut que contribuer à des solutions. Ce débat s'est déclenché un peu tard puisque le problème réside depuis plus de 50 ans, selon le responsable tunisien. Evoquant le thème autrement, M. Souissi n'a pas négligé les opportunités que présente la migration surtout dans l'allègement du taux de chômage dont souffre la plupart des pays maghrébins. Ces opportunités doivent être organisées à travers un ensemble de droits et obligations à l'égard des différents acteurs du dossier. Selon les dernières statistiques de l'OTE, 1.098.212 tunisiens vivent à l'étranger dont 83% en Europe (59% en France et 14% en Italie). Les sources de l'office parlent de +4% de croissance des immigrés chaque année (4 fois le taux de croissance de la population en Tunisie), un indicateur qui engendre beaucoup de questions surtout avec un grand nombre de clandestins (+80% des immigrés en Italie sont des clandestins). Le problème suppose plus de coopération entre les acteurs locaux et internationaux afin de trouver des solutions réelles à caractères multiples (économique, social, culturel…) capables d'organiser ce dossier et le remettre à l'ordre. L'intégration des immigrés est une des solutions proposées par les acteurs du dossier mais ce démarche présente des difficultés surtout culturelles. Un effort considérable reste à faire pour faciliter le processus tout en définissant convenablement le concept d'intégration qui ne doit pas faire disparaître le patrimoine et les valeurs que l'immigré est fier.