TUNIS, 6 oct 2010 (TAP) - Environ 5 millions de produits contrefaits ont été saisis en Tunisie à l'issue de 30 mille visites de contrôle effectuées de 2006 à 2010, a affirmé, mercredi, à Tunis, M. Chokri Mamoghli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur. M. Mamoghli, qui présidait l'ouverture d'un atelier de travail sur le piratage et la contrefaçon, organisé par le programme d'assistance technique et d'échange d'informations "TAIEX", relevant de la Commission européenne en collaboration avec le ministère du Commerce et de l'Artisanat, a affirmé que la Tunisie compte parmi les pays victimes de la contrefaçon. Il a ajouté que des marques tunisiennes ont été contrefaites et commercialisées dans des pays voisins, notamment, des marques de peintures, de couches pour bébé et de robinets. Le secrétaire d'Etat a souligné la volonté de la Tunisie de renforcer la coopération avec les Etats européens et méditerranéens en matière de lutte contre la contrefaçon, rappelant l'appel lancé par la Tunisie pour la mise en place d'un mécanisme euro-méditerranéen de lutte contre la contrefaçon et le piratage. Ce mécanisme, a-t-il dit, devrait servir de cadre pour mieux coordonner les efforts entre les différents pays de la région et concrétiser une politique euro- méditerranéenne unique en matière de lutte contre ce phénomène. Il a évoqué les efforts déployés à l'échelle nationale en vue de doter le pays d'un cadre juridique pour protéger la propriété intellectuelle et lutter contre la contrefaçon, rappelant, dans ce contexte, la création en 2009 du Conseil national de lutte contre la contrefaçon. M. Mamoghli a mis l'accent sur l'importance du travail de vulgarisation qui doit être mené en association avec les médias en vue de sensibiliser toutes les parties, dont le consommateur, aux dangers des produits contrefaits. De son côté, M. Buda Dirk, premier secrétaire de la délégation de l'Union européenne en Tunisie, s'est félicité de la politique volontariste adoptée par la Tunisie dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon et le piratage, précisant que le conseil national qu'elle a créé dans ce domaine constitue une expérience intéressante qui mérite d'être étudiée. Il a noté que la contrefaçon constitue un phénomène grandissant et global, faisant remarquer que les pays de la rive sud de la Méditerranée constituent des points de transit des produits de la contrefaçon. Le responsable a appelé à davantage de coordination en vue de la mise en œuvre des législations adoptées par les pays de la région en matière de lutte contre la contrefaçon. Il a, par ailleurs, réaffirmé l'engagement de l'Union européenne à soutenir les efforts des pays du sud de la Méditerranée à travers notamment la proposition d'une meilleure formation au personnel chargé de ce dossier dans la région et la mise en œuvre d'un système d'information rapide entre ses pays. Des experts des pays de la rive sud de la Méditerranée prennent part aux travaux de cet atelier de travail sur le piratage et la contrefaçon qui se poursuivra pendant deux jours. Au programme figurent, notamment, l'étude des moyens de renforcer la coordination entre les pays euro-méditerranéens en matière de lutte contre ce phénomène et l'examen des expériences de certains pays participants.