SIDI BOU SAID, 7 oct 2010 (TAP) - La chanteuse libanaise Ghada Shbeir s'est produite, mercredi soir, au palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd, dans le cadre de la 5e édition de Musiqat (2-16 octobre 2010). Le programme qu'elle a proposé lors de ce concert a comporté des chants traditionnels syriaques et des mouachahs andalous. Elle a été accompagnée par deux instruments mélodiques traditionnels: un Qanoun et un Oud, deux instruments, qui ont joué la mélodie, avec des improvisations sur des mélodies chantées, et ce afin de laisser à la voix le rôle principal dans l'interprétation de ces deux formes de musique traditionnelle. Profondément enraciné dans les civilisations du Proche-orient, le chant syriaque s'est transmis oralement de génération en génération, car il n'existait aucune notation. C'est un chant simple et austère. On l'interprète a cappella. Pour l'essentiel, le répertoire est chanté dans la langue littéraire chrétienne en usage du 3ème au 13ème siècle. Ethnomusicologue, Ghada Shbeir est très vite reconnue à la fois pour la beauté de son chant et pour l'intérêt que représentent ses recherches menées sur le chant arabe. Premier de la chanson arabe en Egypte en 1997, elle remporte le premier prix de la BBC 3 World Music Awards 2007 et le premier prix d'interprétation de chants andalous (mouachahat). Artiste de la mémoire, elle ressuscite les chants syriaques, traqués sous les vestiges du temps. Vivante icône, la dame qui porte ce chant, en maîtrise parfaitement l'art, elle parcourt le monde pour en partager les trésors.